Des joyaux de la biodiversités menacés et fragiles

Sur les marges du massif de Chartreuse, hors des forêts de chênes des piémonts, existent des zones humides et des pelouses sèches qui concentrent fleurs et insectes rares. Hérités de pratiques agricoles anciennes et peu rentables dans le contexte économique actuel, ces milieux disparaissent peu à peu par abandon ou par urbanisation, quand ce n’est pas sous les remblais…

Occupant moins de 1% de la superficie du Parc, les zones humides concentrent plus de 40% des espèces végétales protégées en Chartreuse (plantes  insectivores  comme les droséras, mousses rares dont les sphaignes). Anciennes prairies fauchées pour la récolte de  la  blache  leur   réputation de milieux improductifs et insalubres a conduit par le passé à un drainage fatal. Leur richesse biologique et leur rôle dans le maintien de la qualité des eaux étant actuellement reconnus, l’avenir des marais et des prairies humides demande une gestion  volontariste  à  associer avec la préservation de la ressource en eau.

Les pelouses sèches ourlent la périphérie du massif : coteaux du Grésivaudan et cluses de Chambéry et de Voreppe. Elles se présentent comme des mosaïques herbeuses à sols peu épais émaillées d’arbustes (buis, amélanchier, cytise). Les principales plantes sont, outre les Graminées (dont le brome dressé), les Astéracées (aster de la Saint Michel), les Caryophyllacées (œillets, céraistes), les Crassulacées («plantes grasses» comme orpins et joubarbes)  et les orchidées représentées par plus de 15 espèces. Des plantes méditerranéennes comme l’aphyllante de Montpellier qui atteint ici sa limite nord dans les Alpes, y sont infiltrées. L’avenir de ces milieux reste incertain car seul le maintien d’un pâturage extensif permettrait de conserver leur biodiversité.