Alpages et prairies de montagne

Créées par les éleveurs au cours des siècles en défrichant la forêt autour des villages de Haute Chartreuse, les prairies de montagne peuvent abriter une diversité biologique remarquable car les pratiques agricoles sont moins intensives qu’en plaine : pas de retournement  du  sol  ni de semis, moins d’engrais et d’herbicides, fauche tardive, densités de bétail moins importantes…

Ces herbages comportent donc souvent une forte diversité de plantes attractives pour les insectes (papillons, coléoptères, …) et les oiseaux qui s’en nourrissent. En Chartreuse, le tarier des prés, rare en plaine, niche exclusivement dans les prairies de fauche de montagne ; le pipit des arbres vit en lisière des boisements.

crédit photos : Dominique Mouchene

Sur les hauteurs, les alpages ont également été gagnés sur la forêt, qui couvrait la majeure partie du massif avant l’installation des premiers éleveurs il y a 4000 ans. Les pelouses basses profitent à l’alouette des champs et au pipit spioncelle. La mosaïque de prairies, de landes et de forêts claires constitue l’habitat caractéristique du tétras lyre, du merle à plastron et du venturon montagnard.

PAPILLONS À TOUS LES ÉTAGES

Le Parc de Chartreuse a réalisé un inventaire des papillons  de jour et de nuit des forêts de plaine, de montagne, des zones humides, des prairies et des alpages. Aujourd’hui, plus de 500 espèces ont été inventoriées dont une quarantaine est remarquable. Cette diversité est étroitement liée à la position de la Chartreuse comme carrefour d’influences climatiques variées (continentales, méditerranéennes et alpines), mais aussi à la richesse floristique de ce massif. Au détour d’une pelouse rocailleuse vers 1300 mètres d’altitude, vous pourrez observer une espèce protégée emblématique de nos montagnes, l’apollon. La chenille de ce grand papillon se nourrie de petites plantes grasses nommées orpins.

crédit photos : Jeremie_HAHN