Vipère aspic

Vipera aspis

Les éboulis calcaires de la Sure sont déjà chauds du soleil de la matinée. Au milieu du sentier un serpent de courte taille se tient immobile, replié sur lui même, le museau pointu est nettement retroussé, les pupilles sont verticales. Après quelques secondes, il rampe lentement à l’abri d’un gros bloc.

Distribution

Avec diverses sous-espèces, la présence de la vipère aspic se limite à la France (Nord excepté), à l’Italie et au Nord-Est de l’Espagne. Vers l’Est, elle ne dépasse pas le Sud-Ouest de l’Allemagne.

Ecologie

Elle peut occuper la plupart des milieux de plaine ou de montagne s’ils comportent des secteurs secs, dégagés et bien exposés : talus, pierriers, pelouses… En Chartreuse la vipère aspic est présente sur tous les sommets, comme dans l’ensemble des Alpes ou elle dépasse parfois 2 500 m d’altitude. Mesurant souvent moins de 60 cm de long, la coloration est généralement grise avec un dessin sombre en zig-zag sur le dos ; en montagne les individus sont fréquemment noirs.
Elle se nourrit presque exclusivement de petits rongeurs dont une majorité de campagnols, qu’elle mort puis capture une fois immobilisés par l’action de son venin.
La vipère aspic est inoffensive sauf si on la touche par surprise (par exemple en soulevant des pierres) ou si on lui marche sur le corps ; les cas de morsure mortels sont extrêmement rares.

Conservation

Comme les autres reptiles la vipère aspic a subi les modifications du paysage agricole et l’utilisation massive de pesticides ; sa présence peut être considéré comme indicatrice d’un environnement sain est diversifié. Mais elle souffre également d’une destruction systématique et irréfléchie, dont les premières victimes sont souvent les couleuvres de toutes espèces.
La légende rurale des « lâchers de vipères », bien que totalement farfelue et sans aucun fondement, est particulièrement ancrée chez de nombreuses personnes crédules qui ont un voisin ou un beau-frère qui a vu de ses yeux « les caisses et l’hélicoptère », etc…, etc.

Statut : espèce partiellement protégée, peu menacée (faible risque sur liste rouge régionale)