Citron de Provence

Gonepteryx cleopatra (Linné)

C’est un beau jour de début mai, au-dessus du fort de la Bastille. Le ciel est bleu, le soleil brille, les insectes les plus précoces ou ceux qui ont hiverné à l’état adulte sortent de leur torpeur hivernale. Quelques papillons volent avec vivacité. L’un d’eux se fait remarquer par une belle couleur jaune vif et une tache orangée sur les ailes antérieures, c’est le Citron de Provence, un mâle à la recherche d’une femelle.

Distribution

Le Citron de Provence est un méridional qui occupe tout le sud de l’Europe, l’Afrique du Nord, le sud de la Turquie et le Levant. En France, il est abondant en Provence et se rencontre dans toute la partie méridionale du pays, de la Méditerranée à l’Atlantique, au sud du Massif central.
Cantonné au sud de l’Europe au cours de la glaciation de Würm, il s’est répandu vers le nord à la faveur du réchauffement post-glaciaire en même temps que sa plante nourricière, le nerprun alaterne (Rhamnus alaternus)

Ecologie

Les adultes de deuxième génération, éclos en automne, hivernent dans les milieux chauds et secs, émergeant dès les premiers beaux jours. On les voit voler de la fin avril à la fin mai dans les jardins de la Bastille, au-dessus de Grenoble, sur le terre-plein qui domine le fort, et sur toutes les pentes du Mont Rachais où pousse sa plante nourricière, jusqu’au col de Vence, mais aussi dans la partie basse du ravin du Manival.

Conservation

Le Citron de Provence tient son intérêt régional de sa répartition géographique. Il atteint, sur les pentes sud et orientales très ensoleillées du Parc sa limite de distribution vers le nord en France. Sa beauté, tout autant que sa valeur patrimoniale en font une espèce qui mérite d’être conservée localement. Strictement dépendant du nerprun alaterne, il ne le sera que si des mesures conservatoires sont prises en faveur de cet arbuste dans les opérations de débroussaillage et d’entretien des milieux naturels.

© crédits textes : Jérôme Bailly