Agrion de Mercure

Coenagrion mercuriale

A la mi-juin, dans ce fond de vallon, une chaleur pesante règne sur le marais de l’étang de Saint-Etienne-de-Crossey. Le ruisseau à l’eau claire serpente entre les saules, à la lisière entre prairie et roseaux. Une multitude de libellules de toutes tailles colorent la végétation des berges ; parmi les différents agrions, minuscules flèches bleues fluorescentes, on trouvera peut-être quelques agrions de Mercure.

Distribution

Cet agrion se rencontre localement dans le Sud-Ouest de l’Europe (Italie, Espagne) et en Afrique du Nord ; vers l’Est jusqu’en Allemagne. Il est aussi présent dans le Sud de l’Angleterre. En France il est partout très disséminé, absent du Centre et du Nord et de la Corse.

Ecologie

Ne dépassant guère 800 m d’altitude, l’agrion de Mercure vit dans les petits cours d’eau ensoleillés, ruisseaux, fossés, exutoires de sources, à courant plutôt calme et souvent sur substrat calcaire. Généralement localisé, en Chartreuse il est connu ponctuellement et en petites quantités, sur quelques sites seulement : marais de Saint-Etienne de Crosssey, tourbières de l’Herretang, marais de Saint-Aupre, lac Noir à Chapareillan.
Comme beaucoup d’autres zygoptères (groupe d’odonates au corps très fin, tenant les ailes fermées au repos) il insère ses œufs dans la végétation aquatique en s’immergeant entièrement pendant plusieurs minutes.

Conservation

De même que dans d’autres régions d’Europe, l’agrion de Mercure a disparu de plusieurs départements français au cours des cinquante dernières années.
Du fait de sa rareté en Chartreuse, l’agrion de Mercure est particulièrement vulnérable face à toute modification (aménagement ou embroussaillement) des quelques ruisseaux ou il se reproduit. Ces sites qui accueillent également d’autres espèces d’odonates doivent être protégés en priorité et faire l’objet d’une gestion appropriée. L’espèce étant assez discrète la prospection est à poursuivre pour trouver de nouvelles populations.

Statut : espèce protégée

* ACTION DU PARC : Dans le cadre de la gestion du Site Natura 2000 des Tourbières de l’Herretang, la présence de l’agrion de Mercure a fait l’objet d’une recherche spécifique et d’une cartographie des ruisseaux et fossés de drainage qu’il occupe.

© crédits textes : Jérôme Bailly et photo : Eric Frachisse