Faire la différence entre un bouquetin, un mouflon et un chamois

Vous en avez marre de confondre bouquetin et mouflon ? Vous aimeriez découvrir les différences entre le bouquetin et son cousin caprin, le chamois… avec ce petit mémo vous allez devenir incollable !

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Etude sur les cincles plongeurs en Chartreuse

Le cincle plongeur est un oiseau présent sur la plupart des cours d’eau de Chartreuse et qui se nourrit d’invertébrés aquatiques qu’il capture sous l’eau. C’est un indicateur biologique qui permet d’établir un diagnostic sur le bon état des cours d’eau.

Son étude, menée par le CNRS, permet dans un premier temps d’étudier et de suivre les populations dans les rivières du Massif de Chartreuse. Dans un second temps, le prélèvement et l’analyse de sang, plumes ou sécrétions des cincles permet d’établir le diagnostic des pollutions potentielles (polluants organiques comme les plastiques ou les pesticides, et métaux lourds) des cours d’eau et de leurs effets biologiques à long terme sur ce bioindicateur de l’écosystème.


L’étude du cincle plongeur est inscrite dans le programme d’actions du label Site Rivières sauvages attribué au Guiers mort en 2019. Dans ce cadre, le Parc de Chartreuse participe et, en 2019, a acquis et prêté du matériel de suivi (caméras, pièges photos, enregistreurs de sons) nécessaire à l’étude.

Cette acquisition a été financée par la Région dans le cadre du Contrat Parc.Après une campagne 2019 fructueuse pour le suivi des cincles sur les rivières de Chartreuse (près de 390 adultes et 270 nids suivis, et 1000 poussins bagués), la campagne 2020 a débuté mi-janvier et est désormais terminée . Malgré les interruptions de campagne et le manque de personnel liés au contexte sanitaire, en 2020, 300 adultes ont été capturés, environ une bonne centaine de nids ont fait l’objet d’un suivi et 350 poussins ont été bagués, probablement à peu près la moitié par rapport aux années précédentes.

Cette opération a été financée grâce au concours de la Région Auvergne Rhône-Alpes

Suivi Grand glacier Chartreuse

Le glacier souterrain du gouffre du Grand glacier en Chartreuse fait parti des sites étudiés dans le cadre des impacts du réchauffement climatique. Ce suivi engagé depuis 2014 avec l’aide du Spéléo Club de Savoie. Au total, depuis le début des mesures, ce sont 80cm de glace qui ont disparus soit plus de 20 cm par an. On assiste malheureusement en direct à la disparition de la glace souterraine de ce gouffre.

Avec le froid, la neige, la topographie interne d’une cavité souterraine et les circulations d’air qui l’affectent, il est possible de générer des appareils glaciaires souterrains. Ces systèmes glaciaires très localisés dans l’espace des cavités sont extrêmement dépendants des conditions climatiques extérieures. La présence d’hiver froids et humides est indispensable à leur maintien. Des variations annuelles du niveau de glace de ces « glaciers » souterrains sont naturelles. En conditions climatiques stables, ces variations (hausse et baisse) sont identiques et le glacier ne perd pas de masse. Mais quand le climat se réchauffent, la langue glaciaire n’a plus les conditions suffisantes pour maintenir sa masse et elle se met à fondre petit à petit, comme pour les glaciers de surface.

Deux de ces systèmes glaciaires existent sur la Réserve naturelle, un de ceux-ci est suivi depuis maintenant 6 ans, chaque année pour évaluer les variations des niveaux de glace annuels. Ce suivi du glacier souterrain du Gouffre du Grand glacier (alpette de Chapareillan) a été engagé en 2014 avec la contribution du Spéléo Club de Savoie (SCS). L’objectif de ce suivi est de suivre et documenter l’impact potentiel des changements climatiques sur ces micros appareils glaciaires, en les couplant à celui déjà engagé avec la station Phénoclim située sur l’Alpette de Chapareillan (suivi de température toute l’année – résultats sur https://phenoclim.org/fr).

L’impact du réchauffement climatique se confirme une fois de plus par l’abaissement général du niveau de la glace souterraine. Il est si rapide que certains repères, posés il y a seulement 3 ans, sont devenus inaccessibles et ont nécessité une réimplantation, 1m plus bas.

Après plusieurs années de suivis on constate :

De août 2014 à août 2015 le niveau de la glace a baissé de 19cm (24 profils de mesures)

De août 2015 à août 2016 le niveau de la glace a baissé de 27cm (26 profils de mesures)

De août 2016 à août 2017 le niveau de la glace a baissé de 29cm (22 profils de mesures)

Les 2 relevés réalisés en mai et août 2018 donnent les résultats suivants :

De août 2017 à mai 2018 le niveau de la glace a baissé de 14cm (14 profils de mesures)

De août 2017 à août 2018 le niveau de la glace a baissé de 18cm (21 profils de mesures)

Au total, depuis le début des mesures (aout 2014), ce sont 80cm de glace qui ont disparus…. On assiste malheureusement en direct à la disparition de la glace souterraine de ce gouffre. A ces mesures de niveaux de glace, des mesures de température internes de la cavité sont réalisées dans les zones de mesures de glace. On constate que le long du glacier, les températures de l’air ne sont négatives que 3 à 4,5 mois par an et dans tous les cas de figure la température annuelle moyenne est positive, proche de +0,25°C ce qui évidemment ne contribue pas à la conservation de la glace….

 

POUR INFORMATION…

Le site mesuré est fragile naturellement. Une forte fréquentation est susceptible d’accélérer la dégradation du site. Soyez respectueux, ne laisser rien et éviter des visites en groupe trop fréquentes et trop importantes.

Pour faire ces mesures, du matériel est laissé en place. Merci par avance de ne pas le toucher

D’autre part, la fonte a révélé l’existence de pont de glace suspendus dans le vide, fragilisés ce qui accentue les risques d’effondrement rendant le site dangereux par endroit. La plus grande vigilance est donc conseillée à ceux qui décide de s’y rendre.

LA RÉSERVE NATURELLE NATIONALE DES HAUTS DE CHARTREUSE L’équilibre entre l’Homme et la Nature

L’été est là et avec lui l’envie de se ressourcer et prendre un grand bol d’air frais. La Réserve Naturelle des Hauts de Chartreuse, véritable vaisseau de pierre de 20 km de long sur 4 km de large à proximité de Grenoble et Chambéry, est un lieu unique en son genre. Ouverte à tous dans un cadre réglementaire bien défini, la Réserve naturelle est placée sous la responsabilité de chacun. Nous vous proposons quelques pistes pour mieux comprendre cet espace et donc participer à sa préservation.

Paradis d’altitude

Créé en 1997 par décret, la Réserve naturelle nationale des Hauts de Chartreuse s’étend sur 4450 hectares, du Mont Granier à la Dent de Crolles, et travers 11 communes, 4 en Savoie et 7 en Isère. Si elle est aujourd’hui considérée comme un site remarquable, c’est qu’elle permet de préserver une mosaïque d’espaces naturels, de la hêtraie sapinière à la pessière subalpine, en passant par d’incroyables falaises de 200 à 300m de haut, et ainsi de conserver une importante biodiversité, qui lui vaut de faire partie du réseau Natura 2000. Entre le point le plus bas à 900m et le sommet de la Dent de Crolles, à 2062m, résident une faune et une flore des plus riches. Chouette de Tengmalm, Gélinottes, Rosalie alpines, Aigles royaux, Chevêchettes… se partagent le terrain avec les Pins à crochets, Sabots de Vénus ou encore la Vulnéraire des Chartreux.

Respectueux usages

Sur le territoire de la Réserve Naturelle des Hauts de Chartreuse une réglementation spécifique est en vigueur pour préserver cet espace exceptionnel. A cette altitude le sol met entre 15000  et 40000 ans à se former en raisons des rudes conditions climatiques qui règent là haut. Faire du feu déteriore le sol pour des milliers d’années alors que c’est un trésor historique !  C’est pour cela qu’il est interdit de faire du feu dans la Réserve. Le bivouac quant à lui reste autorisé (sauf en juillet et août ou le bivouac sous tente est interdit), l’idée étant que l’on ne laisse pas de trace de notre passage. La cueillette est interdite (seuls la Vulnéraire et le thé des Alpes peuvent être prélevés, dans la limite de ce que la main peut contenir). De même, on comprendra qu’introduire un chien sur le site n’est pas anodin : un chien, même s’il paraît inoffensif, est perçu comme une prédateur par les animaux sauvages. Il peut commettre de nombreux dégâts en toutes saisons. L’adaptation des animaux à la présence des chiens leur imposerai des comportements trop coûteux en énergie, mettant parfois à mal leur survie ou la reproduction de l’année. Les chiens même calme et même en laisse sont donc interdits sur le site.

Suivis scientifiques

L’équipe de la Réserve naturelle des Hauts de Chartreuse est constituée de deux gardes assermentés, une conservatrice et un animateur. Au-delà d’informer les personnes sur les enjeux de conservation du patrimoine et de faire respecter la réglementation, un gros travail autour de la faune et de la flore constitue le cœur des activités de l’équipe de la Réserve. Ainsi, plusieurs suivis scientifiques sont organisés chaque année. On peut noter celui de la génétique des papillons Apollon, ou des insectes que l’on nomme les Syrphes. Ces suivis servent entre autres à mieux comprendre les espèces et leurs interactions, en étroite collaboration avec d’autres espaces naturels.

Faune/Flore, quelques repères pour cet été…

Pour les promeneurs du dimanche comme les plus expérimentés, la Réserve offre une multitude d’espèces vivantes à observer, découvrir. Voici quelques repères pour s’y retrouver : nous sommes au début de l’été, la plupart des femelles ont mis bas. Les jeunes découvrent tranquillement leur environnement, il faut donc savoir se faire discret. Nous attirons votre attention sur le fait que des espèces comme le bouquetin ou le tétras-lyre sont emblématiques, mais ils sont les arbres qui cachent la forêt ! Une multitude d’espèces, moins attirantes mais toute aussi passionnantes et indispensable au fonctionnement des écosystèmes existent : de la rosalie des alpes, au chocard à bec jaune, en passant par le martinet à ventre blanc, les chauve souris ou tout simplement la marmotte. D’ailleurs, nous recherchons toujours toutes traces du lièvre variable qui semble avoir disparu dans les années 80.  Au niveau flore, le sabot de vénus est lui aussi une espèce magnifique parmi tant d’autres. Vous pouvez observer la gentiane, les saxifrages, les véroniques, les potentilles ou les primevères.

Nous vous souhaitons de belles promenades, dans la Réserve et dans le Parc de Chartreuse !

Repères

1997 : classement en Réserve naturelle Nationale

2001 :  sa gestion est confiée par l’État au Parc naturel régional de Chartreuse

Superficie : 4450 hectares accessibles uniquement à pied

Altitudes : 900 m au pied du Granier – 2062 au sommet de la Dent de Crolles

9 communes – 5 en Isère (Chapareillan, Plateau des petites roches , Ste Marie du Mont, St Pierre de Chartreuse, St Pierre d’Entremont) et 4 en Savoie (Apremont, Porte de savoie, Entremont le Vieux, St Pierre d’Entremont)

Un Conseil scientifique

Équipe de la Réserve Naturelle

1 conservatrice

2 gardes techniciens

1 animateur