Un cairn, une bonne idée ? Pas sûr….

Des cairns en montagne, vous en observez beaucoup, vous les alimentez peut-être même, les photographiez, vous invitez même votre plus jeune enfant à mettre sa pierre….

Depuis quelques années, cette pratique de construction de cairns (ou d’alimentation le long de sentiers balisés ou non) connait un succès croissant dans les milieux naturels.

Pourtant cette pratique n’est pas anodine. Si elle constitue pour certains, une performance artistique, un rituel de passage voire même un geste éducatif pour ses enfants, elle peut devenir une véritable nuisance lorsqu’elle n’est pas réalisée au bon endroit ou lorsqu’elle est faite de manière démesurée, car vous êtes de plus en plus nombreux à le faire. A la fin d’une saison estivale, avant que la neige ne recouvre les sols, ce sont des dizaines de mètres cubes de cailloux qui auront été déplacés !

Pourquoi ne faut-il pas construire de nouveaux cairns ou alimenter ceux qui existent ?

En randonnée, par le mot « cairn », on désigne des monticules de pierres empilées, placés à dessein par l’homme pour marquer un lieu particulier mais aussi un itinéraire.

Mais en milieu naturel quel qu’il soit, déplacer les cailloux n’est pas sans conséquence :

  • Ils constituent un habitat potentiel pour des dizaines voire des centaines d’espèces en montagne, dans les forêts, sur les plages, dans les déserts. Déranger ou déplacer ces pierres peut ainsi avoir pour effet de chasser les créatures qui en dépendent voire menacer leur survie car cela va modifier la structure de leur écosystème.
  • Les pierres ont un rôle essentiel pour retenir les graines nécessaires à la revégétalisation du sol. Leur déplacement est facteur d’érosion. Le piétinement, en dehors des sentiers balisés, est également source de dérangements pour la faune et de dégradation des sols montagnards fragiles.
  • En montagne, les conditions de vie peuvent être extrêmes. Il faut 15 000 ans pour constituer seulement 10cm de sol à 1700m d’altitude. Il existe donc un risque réel pour la végétation quand on arrache ou déplace les cailloux : il faut plusieurs années pour reconstruire un tapis végétal à l’endroit où vous avez pris le caillou ou sous le cairn que vous aurez constitué.
  • Chaque caillou prélevé dans un chemin, dans une falaise, une paroi ou dans le sol, favorise l’érosion. Sa disparition offre le terrain aux phénomènes érosifs (pluie, vent, piétinement, etc). Les cailloux du chemin sur lequel vous marchez permettent de garantir la stabilité d’un sentier par exemple… Les ôter revient à détruire la biodiversité et favoriser l’érosion.

Malheureusement, le plus souvent, remettre les pierres à leur place ne suffit pas à réparer les dégâts qui s’aggravent avec le temps. D’où l’importance de ne pas les déplacer ! N’oubliez pas, vous n’êtes pas seuls en montagne ! En 1999, une étude de fréquentation réalisée sur la Réserve naturelle des Hauts de Chartreuse dénombrait 250 000 personnes à l’année. Souvent chacun veut laisser sa trace, ce qui peut complétement dénaturer les sites.

Face à ce phénomène grandissant, plusieurs villes de la côte Atlantique ont été obligées de prendre des arrêtés interdisant la construction de Cairns sauvages. Et dans certains endroits du monde, c’est même passible d’amende…

Donc aidez-nous à préserver notre environnement : tant pis pour les photos des cairns dans certains endroits comme les réserves naturelles et pour les rituels, pensons à la Nature en priorité, éduquons nos enfants aux bons gestes !

« La première règle dans l’environnement est de ne pas laisser de trace », John Hourston, fondateur de l’organisation Blue Planet Society

Ensemble préservons les pelouses du Charmant Som

Le Club Alpin Français Grenoble-Oisans, en partenariat avec le Parc naturel régional de Chartreuse, organise chaque année une action  en faveur de la nature et du milieu naturel dans le cadre de son événement « Que la Nature est Belle ». A ce titre, cette année, les bénévoles du club participeront au chantier de restauration des pelouses du Charmant Som le 26 juin 2021.

Bien que les différents confinements aient permis une bonne restauration des pelouses du Charmant Som sur certains secteurs, certains endroits continuent de se dégrader car les visiteurs continuent de couper les lacets … Ainsi, en complément des panneaux/affichettes posés, une expérimentation est en cours avec  la pose de branchages sur les secteurs dégradés. L’objectif est de dissuader les personnes de couper les lacets malgré le panneau et donc par conséquent favoriser la restauration naturelle des pelouses sur les sentes dégradées.

LE CHARMANT SOM, un site à fort enjeux écologiques

Le site du Charmant Som fait partie du réseau européen des sites Natura 2000 et présente des milieux naturels à forts enjeux écologiques. Environ 95% du site présente des habitats d’intérêt communautaire, c’est-à-dire des milieux naturels identifiés pour leur rareté ou leur fragilité, ainsi que pour la spécificité des espèces qu’ils abritent (Apollon, Potentille du Dauphiné, Rosalie des Alpes, lynx, Gagée jaune…)

L’objectif du réseau Natura 2000 est de maintenir ou restaurer, dans un bon état de conservation, la biodiversité de ces sites. Pour cela, il faut concilier préservation de la nature et maintien des activités socio-économiques.

Ainsi, les pelouses (végétation naturelle herbacée basse) qui bordent le sentier allant du parking des bâtiments du Charmant Som jusqu’au sommet du Charmant Som, sont d’intérêt communautaire. Il s’agit notamment de pelouses calcaires alpines et subalpines (code de l’habitat d’intérêt communautaire : 6170).

Le site Natura 2000 du Charmant Som est doté d’un Documents d’objectifs (plan de gestion) défini en concertation avec les partenaires concernés. L’un des objectifs de ce plan de gestion concerne la préservation des paysages et des milieux naturels.

L’écocompteur installé sur le site nous permet de constater que le Charmant Som connaît une augmentation de la fréquentation d’environ 10% chaque année. En 2019, on estime que 93 000 visiteurs sont montés au sommet du Charmant Som (hors période de neige).

Cette forte fréquentation s’accompagne de la création de sentiers annexes / parasites créés par les visiteurs à la recherche d’un point de vue, d’un coin tranquille pour se poser ou d’un itinéraire plus rapide….

En comparant les photographies aériennes de 1948 et 2018, on peut constater qu’en quelques années, les pelouses ont été pas mal dégradées par ces sentiers annexes (sentiers « doubles », lacets coupés, sentier sur la crête…).

Chaque année, en début de saison, la végétation tente de recoloniser ces espaces érodés. Cependant, les passages répétés, en particulier tôt en début de saison, anéantissent ces efforts.

Pour éviter au maximum de lourds chantiers de restauration de pelouses, réduire l’érosion irrémédiable des sols et favoriser la restauration naturelle des milieux, chaque année, le Parc, dans le cadre de la gestion du site Natura 2000, pose des panneaux de sensibilisation au départ des sentiers parasites afin d’inciter les visiteurs à rester sur le sentier balisé d’un trait jaune.

 Nous vous remercions par avance de rester sur les sentiers balisés et de préserver ainsi les pelouses du Charmant Som. Bonne visite à tous.

ZOOM sur Le Conseil scientifique commun > Des experts pluridisciplinaires au service du territoire

Pour le Parc naturel régional de Chartreuse et pour la Réserve naturelle des Hauts de Chartreuse, le 24 septembre 2020 est une date qui compte ! Ce jour-là marque en effet la naissance de leur Comité scientifique commun (CSC) et la première réunion de ses 17 membres bénévoles qui mettent leur savoir au service du territoire.

Si le CSC n’a que quelques mois d’existence, il n’est pas non plus né de la dernière pluie ! En effet, le Parc disposait déjà d’un conseil scientifique depuis 1999 et la Réserve, depuis 2006, bien que cet organe consultatif ne soit pas obligatoire sur le plan réglementaire. Fabien Hobléa est l’ancien président du Conseil scientifique du Parc. Il explique : « C’est à l’occasion de la nouvelle charte du Parc et de l’adoption du nouveau plan de gestion de la Réserve que l’idée de la fusion s’est imposée afin d’aborder de manière plus globale les questionnements scientifiques des deux entités. » 

Quatre missions d’intérêt général

« Le CSC a pour but d’accompagner le Parc et la Réserve dans la mise en œuvre de leur politique de développement durable » synthétise la nouvelle co-présidente, Sophie Madelrieux.

 « Notre expertise scientifique permet d’enrichir le dialogue qu’entretiennent les élus et les équipes techniques, et d’éclairer leurs choix. »

La feuille de route du CSC s’organise autour de quatre missions :

• éclairer les élus et les techniciens sur les enjeux territoriaux en croisant les approches des sciences de la nature et des sciences sociales ;

• apporter une expertise scientifique et/ou technique pour donner un avis ou une réponse au Parc, à la Réserve ou bien aux organismes qui le sollicitent ;

• faire avancer la recherche en s’appuyant sur une réflexion territorialisée ;

• valoriser et partager la connaissance avec le public.

Des projets ancrés dans la réalité

Loin d’être un cercle de réflexion déconnecté du quotidien, le Conseil s’attèle à des sujets concrets qui concernent les habitants et le patrimoine du massif au sens large. Sophie Madelrieux cite en exemple le projet consacré à la valorisation de la filière laitière, ainsi que l’avis que le CSC a rendu à l’ONF à propos du plan de reboisement prévu en Chartreuse. « Utiles localement, ces travaux solidement documentés peuvent également servir à d’autres Parcs, car certains éléments de réponse ont une valeur générique ». De son côté, Fabien Hobléa se rappelle les écroulements du Granier de 2016. « Ces événements étaient aussi imprévus que complexes à gérer. Nous avons travaillé avec l’ensemble des intervenants pendant la crise et durant les deux années qui ont suivi pour sécuriser le secteur, surveiller le Granier, et tenter de comprendre l’origine de ces phénomènes naturels ». Il évoque également le trail du Grand-Duc pour lequel une méthode novatrice d’étude d’incidence a été produite sous la houlette du Conseil. Cette étude a permis de formuler des recommandations visant à limiter l’impact environnemental de l’événement. 

« Dans les mois prochains, indique Sophie Madelrieux, nous allons suivre plusieurs projets comme l’aménagement du col de Porte ou l’installation de micro-centrales sur les rivières du territoire. Les membres du CSC souhaitent travailler étroitement avec les équipes techniques du Parc et de la Réserve, et avec les élus, pour mettre leurs compétences au service du territoire. »

17 experts scientifiques aux compétences éclectiques !

Le CSC compte 17 experts parmi lesquels ses deux co-présidents : Sophie Madelrieux (agronome) et Jean-Jacques Brun (écologue). Tous issus de la communauté scientifique régionale, ils ont chacun leur spécialité (la nivologie, l’entomologie, la botanique, la sociologie, l’archéologie, la géographie environnementale, etc.). Leurs points communs ? Leur engagement bénévole ainsi que leur passion de la science et de la Chartreuse !

Reportage France 3 Rivière sauvage Guiers mort

Retrouvez le reportage de 4 minutes du 22 mai 2021 consacré au Guiers mort / rivière sauvage dans le Parc naturel régional de Chartreuse.

Avec Adrien Bertholio, association Réciprocité Guiers ; Stéphane Gusméroli, maire de St Pierre de Chartreuse et Laure Belmont, responsable mission biodiversité et aménagement au Parc de Chartreuse.

Bien que considéré comme un massif pauvre en eau de surface, la Chartreuse présente quelques rivières dont le Guiers mort en particulier, qui fait l’objet d’un suivi sous forme d’un label Site Rivières Sauvages obtenu au cours de l’été 2019. Ce label permet d’améliorer, agir, valoriser et sensibiliser. Le label a été attribué au Guiers mort pour la qualité de son eau et de son environnement proche mais aussi pour le fait que ce soit un cours d’eau peu aménagé et peu artificialisé et qu’aucun poisson d’élevage n’est déversé dans la rivière. De nombreuses actions ont depuis été réalisées dont l’arasement de seuils permettant ainsi aux poissons de remonter le cours d’eau.

Reportage sur le suivi du lynx en Chartreuse avec France 3 Alpes

En 2018, le photographe Thomas Capelli réussissait un exploit… Celui de photographier un Lynx en Chartreuse. Un retour timide dans les Alpes, suivi de très près par le Parc naturel régional de Chartreuse. Ce reportage de France 3, vous emmène au cœur des forêts de Chartreuse, à la découverte du plus gros félin d’Europe.

Le réseau d’observateurs piloté par le Parc regroupe naturalistes, photographes, chasseurs, agents de l’ONF et de l’OFB. A cette occasion le Parc publiera le bilan des résultats du suivi 2017-2020, l’occasion de revenir sur l’histoire de la présence du lynx en Chartreuse et de s’interroger sur son avenir encore fragile dans le massif. La Chartreuse est la limite sud de la répartition connue de l’espèce sa présence ici représente un enjeu national.Lieu du tournage : Gorges du Guiers Mort et massif de l’Epine.

crédits photos : Florie Bazireau – OFB

Suivi amphibiens

Avec les beaux jours, les amphibiens commencent leur migration depuis leurs quartiers d’hiver en milieu forestier à l’abri du froid vers les zones humides des Tourbières de l’Herretang. Pour cela ils empruntent le passage à petite faune le long de la RD en bordure de l’espace Naturel sensible et site Natura 2000 de l’Herretang, créé il y a plus de 10 ans pour éviter l’écrasement par les véhicules.

Le Conseil départemental de l’Isère fait un suivi des amphibiens (espèces, sexe, taille, ) dans le cadre de sa politique  » espaces naturels sensibles » et de la gestion du site de la tourbière de l’Herretang. Le Parc y contribue.

En ce moment, période de reproduction des crapauds il  n’est pas rare d’observer des amplexus où le mâle, plus petit, monte sur le dos de la femelle et s’accroche à elle avec ses pattes…

Si vous voulez participer au suivi de population :

Le Parc naturel régional de Chartreuse s’engage aux côtés des éleveurs depuis de nombreuses années.

Dans les Alpes, les troupeaux domestiques connaissent différents prédateurs comme le loup, le lynx ou les chiens errants.Jusqu’à récemment, le loup n’était présent que ponctuellement en Chartreuse et n’avait donc pas causé beaucoup de victimes parmi les troupeaux. Ces quatre dernières années, les évènements se sont accélérés concernant la prédation par le loup en Chartreuse avec une présence qui reste aléatoire même si impactante lorsqu’elle est effective.

Une espèce protégée

Plusieurs textes juridiquement contraignants pour la France protègent le loup. Cette espèce est tout d’abord protégée par la Convention de Berne du 19 septembre 1979 relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe, que la France a ratifiée en 1990. La directive européenne du 21 mai 1992 relative à la conservation des habitats naturels, ainsi que de la faune et de la flore sauvages, a également inscrit Canis Lupus dans son annexe IV qui liste les espèces nécessitant une protection stricte.

L’action du Parc ne peut s’inscrire que dans la loi française.

Des mesures concrètes pour aider et accompagner les éleveurs

Pour autant, suite aux premières attaques en 2016, le Parc s’est immédiatement engagé auprès des éleveurs pour les aider à faire face à cette situation nouvelle traumatisante pour les éleveurs. Pour permettre aux éleveurs de défendre leur troupeau, le Parc a mis en place des mesures concrètes pour aider et accompagner les éleveurs. Les mesures que nous avons proposées et que nous avons mises en œuvre depuis 2016 sont les suivantes:

  • Réunions et formations régulières des éleveurs et partage d’expérience avec des éleveurs d’autres territoires vivant avec le loup depuis plusieurs années
  • Mise à disposition et formation des éleveurs sur des moyens d’effarouchement pour les éleveurs
  • Réalisation des constats d’attaque sur la zone classée en Réserve naturelle
  • Mise à disposition des éleveurs de pièges photos et gestion d’un parc de piège photos pour la surveillance du territoire
  • Transparence sur le recueil et partage d’informations systématique des observations de loup à l’ensemble des éleveurs du territoire par SMS et mails.

Des aides nationales

Le statut du loup et les mesures de protection des troupeaux sont gérés à l’échelle nationale.

Il y a différentes mesures d’aides contractuelles qui sont proposées par l’État aux éleveurs à partir du moment où ces derniers souhaitent les mettre en œuvre (chiens de protection, parcs de nuit, aide berger). Le Parc ne peut pas agir là-dessus, c’est bien l’éleveur qui est libre de souscrire ou pas à ces mesures proposées l’État qui l’indemnise en fonction.

La préservation de l’agriculture sur notre territoire,

une préoccupation quotidienne pour le Parc

La préservation de l’agriculture sur notre territoire a toujours été une vraie préoccupation pour le Parc. Au sujet du loup, nous avons par ailleurs agi politiquement par des courriers auprès de l’administration pour soutenir les communes et le syndicat intercommunal de l’Alpe.

Dans un contexte où la prédation complique le travail d’élevage, il est important que les enjeux soient partagés par tous, pour une compréhension mutuelle indispensable au vivre ensemble.Pour favoriser ces adaptations collectives, le Parc organise des journées d’échange sur le terrain « Alpages à partager » entre bergers et randonneurs et propose depuis plusieurs années des actions de sensibilisation aux touristes et habitants.

Enfin, pour la préservation et le développement des alpages, nous portons un Plan pastoral territorial qui finance chaque année des actions concrètes de terrain. Dans ce cadre-là l’Alpage de l’Alpe a d’ailleurs pu bénéficier d’aides à hauteur de 70% pour améliorer son accès et le stockage d’eau.

Film « la Réserve naturelle des Hauts de Chartreuse, la nature en partage »

Le Parc et la Réserve naturelle des Hauts de Chartreuse sont fiers de vous présenter le film de Clara et Thibaut Lacombe « La nature en partage ». Ce film a été présenté au public à l’automne 2019 à l’occasion des Rencontres Montagnes et Sciences, Festival au cours duquel il a reçu le prix spécial du jury ! Les superbes images, imprégnées de l’œil expert du naturaliste, et l’esthétique générale du film, plongent le spectateur dans l’intimité du massif, servant pleinement son propos pédagogique.
 
 

VOIR LE FILM DEPUIS CHEZ SOI :

L’objectif de ce film est de sensibiliser les usagers quels qu’ils soient à l’usage nécessairement partagé de ce site proche des grandes agglomérations de Grenoble, Chambéry et Lyon. C’est aussi l’occasion de pouvoir montrer le travail au quotidien d’un gestionnaire d’un grand espace naturel multi-usages et fortement fréquenté.  

Réserve Naturelle des Hauts de Chartreuse, la nature en partage
Réalisation Clara Lacombe et Thibaut Lacombe – 30 min

Chartreuse secrète, profonde et sauvage, à la fois enclave naturelle et ressource immémoriale pour les hommes… Au fil des siècles, les pratiques agricoles puis récréatives s’y sont multipliées et diversifiées, au point parfois d’entrer en conflit.

Quelle cohabitation possible entre le randonneur et le chasseur ? Entre les animaux sauvages, parfois réintroduits, et les animaux d’élevages ?

Rarement la recherche d’une fragile ligne d’équilibre entre usages antagonistes de l’espace, aura trouvé une expression si juste que dans ce film.

Les témoignages bien choisis d’agents et d’usagers apportent une dimension philosophique à la gestion des réserves naturelles. En particulier ici celle des Hauts de Chartreuse, dont la caméra restitue si bien le patrimoine remarquable.

La Réserve naturelle des Hauts de Chartreuse et les réalisateurs ont souhaité montrer le fin et délicat équilibre recherché dans cette gestion de tous les jours entre intérêts individuels et intérêts collectifs. Un exemple de vivre ensemble dans un environnement spectaculaire mais fragile…

Ensemble préservons les pelouses du Charmant Som

Le site du Charmant Som fait partie du réseau européen des sites Natura 2000 et présente des milieux naturels à forts enjeux écologiques.

Environ 95% du site présente des habitats d’intérêt communautaire, c’est-à-dire des milieux naturels identifiés pour leur rareté ou leur fragilité, ainsi que pour la spécificité des espèces qu’ils abritent (Apollon, Potentille du Dauphiné, Rosalie des Alpes, lynx, Gagée jaune…)

L’objectif du réseau Natura 2000 est de maintenir ou restaurer, dans un bon état de conservation, la biodiversité de ces sites. Pour cela, il faut concilier préservation de la naure et maintien des activités
socio-économiques.

Ainsi, les pelouses (végétation naturelle herbacée basse) qui bordent le sentier allant du parking des bâtiments du Charmant Som jusqu’au sommet du Charmant Som, sont d’intérêt communautaire. Il s’agit notamment de pelouses calcaires alpines et subalpines (code de l’habitat d’intérêt communautaire : 6170).

Le site Natura 2000 du Charmant Som est doté d’un Documents d’objectifs (plan de gestion) défini en concertation avec les partenaires concernés. L’un des objectifs de ce plan de gestion concerne la préservation des paysages et des milieux naturels.

L’écocompteur installé sur le site nous permet de constater que le Charmant Som connaît une augmentation de la fréquentation d’environ 10% chaque année. En 2019, on estime que 93 000 visiteurs sont montés au sommet du Charmant Som (hors période de neige).

Cette forte fréquentation s’accompagne de la création de sentiers annexes / parasites créés par les visiteurs à la recherche d’un point de vue, d’un coin tranquille pour se poser ou d’un itinéraire plus rapide….

En comparant les photographies aériennes de 1948 et 2018, on peut constater qu’en quelques années, les pelouses ont été pas mal dégradées par ces sentiers annexes (sentiers « doubles », lacets coupés, sentier sur la crête…).

 

Chaque année, en début de saison, la végétation tente de recoloniser ces espaces érodés. Cependant, les passages répétés, en particulier tôt en début de saison, anéantissent ces efforts.

Pour éviter au maximum de lourds chantiers de restauration de pelouses, réduire l’érosion irrémédiable des sols et favoriser la restauration naturelle des milieux, chaque année, le Parc, dans le cadre de la gestion du site Natura 2000, pose des panneaux de sensibilisation au départ des sentiers parasites afin d’inciter les visiteurs à rester sur le sentier balisé d’un trait jaune.

 Nous vous remercions par avance de rester sur les sentiers balisés et de préserver ainsi les pelouses du Charmant Som. Bonne visite à tous.

 

 

Plus d’infos sur le site Natura 2000 du Charmant Som : http://www.parc-chartreuse.net/fr/agir/biodiversite-amenagement-et-paysages/natura-2000/natura-2000-ubacs-du-charmant-som-et-gorges-du-guiers-mort/

 

 

Un réseau d’observateur des Bouquetins en Chartreuse

 Le Parc naturel régional de Chartreuse souhaite accroitre ses connaissances sur la répartition du Bouquetin des Alpes sur le massif. Pour ce faire, le Parc mobilise un réseau d’observateurs.

En 2010 et 2011, 30 bouquetins issus des massifs de Belledonne et de Vanoise ont été réintroduits en Chartreuse. Ces bouquetins étaient, à l’époque, équipés de boucles auriculaires colorées et de colliers émetteurs permettant de suivre les déplacements des animaux, la colonisation du massif ainsi que leur reproduction.

Il reste aujourd’hui très peu d’animaux marqués et les individus rencontrés actuellement sont issus de la reproduction des animaux réintroduits. Le suivi de la population est désormais beaucoup plus complexe (absence de marquage). C’est pourquoi, le Parc sollicite un réseau d’observateurs bénévoles pour acquérir de la connaissance sur la répartition des animaux à l’échelle du Parc. Les informations collectées permettront de mettre en place de nouveaux suivis démographiques.

Vous souhaitez participer ou nous faire part de vos observations ?

Voici ci-dessous toutes les informations utiles :

Quelles sont les informations importantes à recueillir ?

Afin d’avoir les informations suffisantes pour mettre en place un suivi démographique (avec un protocole scientifique strict), nous avons besoin de savoir OU ont été vus les bouquetins, QUAND ont-ils été vus et COMBIEN ont été vus.

N’hésitez pas à prendre des photos de vos observations. Même de très loin ou de mauvaise qualité, une photo peut être déterminante pour reconnaitre une espèce.

Pour pouvoir vous demander des précisions et discuter avec vous en cas d’observation incertaine, nous aurons également besoin de vos coordonnées (mail ou téléphone).

Vous avez un doute sur votre détermination ?

ne confondez pas les Bouquetins avec les Mouflons ou les Chamois !  Un document d’aide à la reconnaissance est disponible ici

Comment transmettre vos observations ? 

Plusieurs solutions s’offrent à vous :

  • Saisissez vos observations sur www.faune-isere.org ou sur www.faune-savoie.org  : si vous êtes membre de Faune Isère ou Faune Savoie, vous pouvez saisir vos observations directement sur le site ou sur l’application NaturaList. Une communication spécifique est en ligne sur ce lien
  • Complétez le formulaire à retourner au Parc, soit par mail à accueil@parc-chartreuse.net soit en l’envoyant par courrier à PNR de Chartreuse, Place de la Maire, 38380 Saint Pierre de Chartreuse (ou en le déposant dans la boite aux lettres)
  • Complétez le questionnaire en ligne disponible ici
  • Inscrivez vos observations sur papier libre (à envoyer par mail ou courrier), en indiquant les informations nécessaires : où avez-vous vu les Bouquetins, combien en avez-vous vous et quand!

Attention, les formulaires ont été créés pour saisir une observation, pour une date et un lieu donné. Ainsi, si au cours de votre randonnée, vous voyez plusieurs groupes de Bouquetins (un en début de matinée, vers le départ de votre randonnée et un autre en fin de matinée, à un autre endroit), alors nous vous conseillons de faire deux fiches distinctes.

Comment prospecter ?

Au cours d’une randonnée : Vous projetez de faire une randonnée en Chartreuse, renseignez-vous sur les itinéraires balisés et parcourez le sentier avec vos jumelles en réalisant des points d’arrêt lorsque les points de vue sont dégagés sur les versants et falaises.

Depuis les hameaux ou villages : Vous préférez observer depuis les villages ou hameaux ? c’est possible, les hameaux et villages offrent la plupart du temps des points de vue privilégiés sur les falaises et versants du massif. Pas besoin de monter pour observer la faune sauvage, en engendrant moins de dérangement, vous aurez plus de facilité à observer la faune, même de loin.

Une prospection respectueuse des milieux, de la faune et de la flore : Les milieux naturels et la faune et la flore qui les occupent sont sensibles. Pour éviter tout dérangement (et pour votre propre sécurité), restez sur les sentiers balisés et privilégiez les observations de loin. Le Bouquetin est une espèce sensible au dérangement, ne cherchez pas à approcher les animaux au risque de les faire fuir !

Merci à tous et belles observations !

Avec la participation financière de : la DREAL et du Conseil départemental de Savoie