Reportage France 3 Rivière sauvage Guiers mort

Retrouvez le reportage de 4 minutes du 22 mai 2021 consacré au Guiers mort / rivière sauvage dans le Parc naturel régional de Chartreuse.

Avec Adrien Bertholio, association Réciprocité Guiers ; Stéphane Gusméroli, maire de St Pierre de Chartreuse et Laure Belmont, responsable mission biodiversité et aménagement au Parc de Chartreuse.

Bien que considéré comme un massif pauvre en eau de surface, la Chartreuse présente quelques rivières dont le Guiers mort en particulier, qui fait l’objet d’un suivi sous forme d’un label Site Rivières Sauvages obtenu au cours de l’été 2019. Ce label permet d’améliorer, agir, valoriser et sensibiliser. Le label a été attribué au Guiers mort pour la qualité de son eau et de son environnement proche mais aussi pour le fait que ce soit un cours d’eau peu aménagé et peu artificialisé et qu’aucun poisson d’élevage n’est déversé dans la rivière. De nombreuses actions ont depuis été réalisées dont l’arasement de seuils permettant ainsi aux poissons de remonter le cours d’eau.

Reportage sur le suivi du lynx en Chartreuse avec France 3 Alpes

En 2018, le photographe Thomas Capelli réussissait un exploit… Celui de photographier un Lynx en Chartreuse. Un retour timide dans les Alpes, suivi de très près par le Parc naturel régional de Chartreuse. Ce reportage de France 3, vous emmène au cœur des forêts de Chartreuse, à la découverte du plus gros félin d’Europe.

Le réseau d’observateurs piloté par le Parc regroupe naturalistes, photographes, chasseurs, agents de l’ONF et de l’OFB. A cette occasion le Parc publiera le bilan des résultats du suivi 2017-2020, l’occasion de revenir sur l’histoire de la présence du lynx en Chartreuse et de s’interroger sur son avenir encore fragile dans le massif. La Chartreuse est la limite sud de la répartition connue de l’espèce sa présence ici représente un enjeu national.Lieu du tournage : Gorges du Guiers Mort et massif de l’Epine.

crédits photos : Florie Bazireau – OFB

Suivi amphibiens

Avec les beaux jours, les amphibiens commencent leur migration depuis leurs quartiers d’hiver en milieu forestier à l’abri du froid vers les zones humides des Tourbières de l’Herretang. Pour cela ils empruntent le passage à petite faune le long de la RD en bordure de l’espace Naturel sensible et site Natura 2000 de l’Herretang, créé il y a plus de 10 ans pour éviter l’écrasement par les véhicules.

Le Conseil départemental de l’Isère fait un suivi des amphibiens (espèces, sexe, taille, ) dans le cadre de sa politique  » espaces naturels sensibles » et de la gestion du site de la tourbière de l’Herretang. Le Parc y contribue.

En ce moment, période de reproduction des crapauds il  n’est pas rare d’observer des amplexus où le mâle, plus petit, monte sur le dos de la femelle et s’accroche à elle avec ses pattes…

Si vous voulez participer au suivi de population :

Le Parc naturel régional de Chartreuse s’engage aux côtés des éleveurs depuis de nombreuses années.

Dans les Alpes, les troupeaux domestiques connaissent différents prédateurs comme le loup, le lynx ou les chiens errants.Jusqu’à récemment, le loup n’était présent que ponctuellement en Chartreuse et n’avait donc pas causé beaucoup de victimes parmi les troupeaux. Ces quatre dernières années, les évènements se sont accélérés concernant la prédation par le loup en Chartreuse avec une présence qui reste aléatoire même si impactante lorsqu’elle est effective.

Une espèce protégée

Plusieurs textes juridiquement contraignants pour la France protègent le loup. Cette espèce est tout d’abord protégée par la Convention de Berne du 19 septembre 1979 relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe, que la France a ratifiée en 1990. La directive européenne du 21 mai 1992 relative à la conservation des habitats naturels, ainsi que de la faune et de la flore sauvages, a également inscrit Canis Lupus dans son annexe IV qui liste les espèces nécessitant une protection stricte.

L’action du Parc ne peut s’inscrire que dans la loi française.

Des mesures concrètes pour aider et accompagner les éleveurs

Pour autant, suite aux premières attaques en 2016, le Parc s’est immédiatement engagé auprès des éleveurs pour les aider à faire face à cette situation nouvelle traumatisante pour les éleveurs. Pour permettre aux éleveurs de défendre leur troupeau, le Parc a mis en place des mesures concrètes pour aider et accompagner les éleveurs. Les mesures que nous avons proposées et que nous avons mises en œuvre depuis 2016 sont les suivantes:

  • Réunions et formations régulières des éleveurs et partage d’expérience avec des éleveurs d’autres territoires vivant avec le loup depuis plusieurs années
  • Mise à disposition et formation des éleveurs sur des moyens d’effarouchement pour les éleveurs
  • Réalisation des constats d’attaque sur la zone classée en Réserve naturelle
  • Mise à disposition des éleveurs de pièges photos et gestion d’un parc de piège photos pour la surveillance du territoire
  • Transparence sur le recueil et partage d’informations systématique des observations de loup à l’ensemble des éleveurs du territoire par SMS et mails.

Des aides nationales

Le statut du loup et les mesures de protection des troupeaux sont gérés à l’échelle nationale.

Il y a différentes mesures d’aides contractuelles qui sont proposées par l’État aux éleveurs à partir du moment où ces derniers souhaitent les mettre en œuvre (chiens de protection, parcs de nuit, aide berger). Le Parc ne peut pas agir là-dessus, c’est bien l’éleveur qui est libre de souscrire ou pas à ces mesures proposées l’État qui l’indemnise en fonction.

La préservation de l’agriculture sur notre territoire,

une préoccupation quotidienne pour le Parc

La préservation de l’agriculture sur notre territoire a toujours été une vraie préoccupation pour le Parc. Au sujet du loup, nous avons par ailleurs agi politiquement par des courriers auprès de l’administration pour soutenir les communes et le syndicat intercommunal de l’Alpe.

Dans un contexte où la prédation complique le travail d’élevage, il est important que les enjeux soient partagés par tous, pour une compréhension mutuelle indispensable au vivre ensemble.Pour favoriser ces adaptations collectives, le Parc organise des journées d’échange sur le terrain « Alpages à partager » entre bergers et randonneurs et propose depuis plusieurs années des actions de sensibilisation aux touristes et habitants.

Enfin, pour la préservation et le développement des alpages, nous portons un Plan pastoral territorial qui finance chaque année des actions concrètes de terrain. Dans ce cadre-là l’Alpage de l’Alpe a d’ailleurs pu bénéficier d’aides à hauteur de 70% pour améliorer son accès et le stockage d’eau.

Film « la Réserve naturelle des Hauts de Chartreuse, la nature en partage »

Le Parc et la Réserve naturelle des Hauts de Chartreuse sont fiers de vous présenter le film de Clara et Thibaut Lacombe « La nature en partage ». Ce film a été présenté au public à l’automne 2019 à l’occasion des Rencontres Montagnes et Sciences, Festival au cours duquel il a reçu le prix spécial du jury ! Les superbes images, imprégnées de l’œil expert du naturaliste, et l’esthétique générale du film, plongent le spectateur dans l’intimité du massif, servant pleinement son propos pédagogique.
 
 

VOIR LE FILM DEPUIS CHEZ SOI :

L’objectif de ce film est de sensibiliser les usagers quels qu’ils soient à l’usage nécessairement partagé de ce site proche des grandes agglomérations de Grenoble, Chambéry et Lyon. C’est aussi l’occasion de pouvoir montrer le travail au quotidien d’un gestionnaire d’un grand espace naturel multi-usages et fortement fréquenté.  

Réserve Naturelle des Hauts de Chartreuse, la nature en partage
Réalisation Clara Lacombe et Thibaut Lacombe – 30 min

Chartreuse secrète, profonde et sauvage, à la fois enclave naturelle et ressource immémoriale pour les hommes… Au fil des siècles, les pratiques agricoles puis récréatives s’y sont multipliées et diversifiées, au point parfois d’entrer en conflit.

Quelle cohabitation possible entre le randonneur et le chasseur ? Entre les animaux sauvages, parfois réintroduits, et les animaux d’élevages ?

Rarement la recherche d’une fragile ligne d’équilibre entre usages antagonistes de l’espace, aura trouvé une expression si juste que dans ce film.

Les témoignages bien choisis d’agents et d’usagers apportent une dimension philosophique à la gestion des réserves naturelles. En particulier ici celle des Hauts de Chartreuse, dont la caméra restitue si bien le patrimoine remarquable.

La Réserve naturelle des Hauts de Chartreuse et les réalisateurs ont souhaité montrer le fin et délicat équilibre recherché dans cette gestion de tous les jours entre intérêts individuels et intérêts collectifs. Un exemple de vivre ensemble dans un environnement spectaculaire mais fragile…

Ensemble préservons les pelouses du Charmant Som

Le site du Charmant Som fait partie du réseau européen des sites Natura 2000 et présente des milieux naturels à forts enjeux écologiques.

Environ 95% du site présente des habitats d’intérêt communautaire, c’est-à-dire des milieux naturels identifiés pour leur rareté ou leur fragilité, ainsi que pour la spécificité des espèces qu’ils abritent (Apollon, Potentille du Dauphiné, Rosalie des Alpes, lynx, Gagée jaune…)

L’objectif du réseau Natura 2000 est de maintenir ou restaurer, dans un bon état de conservation, la biodiversité de ces sites. Pour cela, il faut concilier préservation de la naure et maintien des activités
socio-économiques.

Ainsi, les pelouses (végétation naturelle herbacée basse) qui bordent le sentier allant du parking des bâtiments du Charmant Som jusqu’au sommet du Charmant Som, sont d’intérêt communautaire. Il s’agit notamment de pelouses calcaires alpines et subalpines (code de l’habitat d’intérêt communautaire : 6170).

Le site Natura 2000 du Charmant Som est doté d’un Documents d’objectifs (plan de gestion) défini en concertation avec les partenaires concernés. L’un des objectifs de ce plan de gestion concerne la préservation des paysages et des milieux naturels.

L’écocompteur installé sur le site nous permet de constater que le Charmant Som connaît une augmentation de la fréquentation d’environ 10% chaque année. En 2019, on estime que 93 000 visiteurs sont montés au sommet du Charmant Som (hors période de neige).

Cette forte fréquentation s’accompagne de la création de sentiers annexes / parasites créés par les visiteurs à la recherche d’un point de vue, d’un coin tranquille pour se poser ou d’un itinéraire plus rapide….

En comparant les photographies aériennes de 1948 et 2018, on peut constater qu’en quelques années, les pelouses ont été pas mal dégradées par ces sentiers annexes (sentiers « doubles », lacets coupés, sentier sur la crête…).

 

Chaque année, en début de saison, la végétation tente de recoloniser ces espaces érodés. Cependant, les passages répétés, en particulier tôt en début de saison, anéantissent ces efforts.

Pour éviter au maximum de lourds chantiers de restauration de pelouses, réduire l’érosion irrémédiable des sols et favoriser la restauration naturelle des milieux, chaque année, le Parc, dans le cadre de la gestion du site Natura 2000, pose des panneaux de sensibilisation au départ des sentiers parasites afin d’inciter les visiteurs à rester sur le sentier balisé d’un trait jaune.

 Nous vous remercions par avance de rester sur les sentiers balisés et de préserver ainsi les pelouses du Charmant Som. Bonne visite à tous.

 

 

Plus d’infos sur le site Natura 2000 du Charmant Som : http://www.parc-chartreuse.net/fr/agir/biodiversite-amenagement-et-paysages/natura-2000/natura-2000-ubacs-du-charmant-som-et-gorges-du-guiers-mort/

 

 

Un réseau d’observateur des Bouquetins en Chartreuse

 Le Parc naturel régional de Chartreuse souhaite accroitre ses connaissances sur la répartition du Bouquetin des Alpes sur le massif. Pour ce faire, le Parc mobilise un réseau d’observateurs.

En 2010 et 2011, 30 bouquetins issus des massifs de Belledonne et de Vanoise ont été réintroduits en Chartreuse. Ces bouquetins étaient, à l’époque, équipés de boucles auriculaires colorées et de colliers émetteurs permettant de suivre les déplacements des animaux, la colonisation du massif ainsi que leur reproduction.

Il reste aujourd’hui très peu d’animaux marqués et les individus rencontrés actuellement sont issus de la reproduction des animaux réintroduits. Le suivi de la population est désormais beaucoup plus complexe (absence de marquage). C’est pourquoi, le Parc sollicite un réseau d’observateurs bénévoles pour acquérir de la connaissance sur la répartition des animaux à l’échelle du Parc. Les informations collectées permettront de mettre en place de nouveaux suivis démographiques.

Vous souhaitez participer ou nous faire part de vos observations ?

Voici ci-dessous toutes les informations utiles :

Quelles sont les informations importantes à recueillir ?

Afin d’avoir les informations suffisantes pour mettre en place un suivi démographique (avec un protocole scientifique strict), nous avons besoin de savoir OU ont été vus les bouquetins, QUAND ont-ils été vus et COMBIEN ont été vus.

N’hésitez pas à prendre des photos de vos observations. Même de très loin ou de mauvaise qualité, une photo peut être déterminante pour reconnaitre une espèce.

Pour pouvoir vous demander des précisions et discuter avec vous en cas d’observation incertaine, nous aurons également besoin de vos coordonnées (mail ou téléphone).

Vous avez un doute sur votre détermination ?

ne confondez pas les Bouquetins avec les Mouflons ou les Chamois !  Un document d’aide à la reconnaissance est disponible ici

Comment transmettre vos observations ? 

Plusieurs solutions s’offrent à vous :

  • Saisissez vos observations sur www.faune-isere.org ou sur www.faune-savoie.org  : si vous êtes membre de Faune Isère ou Faune Savoie, vous pouvez saisir vos observations directement sur le site ou sur l’application NaturaList. Une communication spécifique est en ligne sur ce lien
  • Complétez le formulaire à retourner au Parc, soit par mail à accueil@parc-chartreuse.net soit en l’envoyant par courrier à PNR de Chartreuse, Place de la Maire, 38380 Saint Pierre de Chartreuse (ou en le déposant dans la boite aux lettres)
  • Complétez le questionnaire en ligne disponible ici
  • Inscrivez vos observations sur papier libre (à envoyer par mail ou courrier), en indiquant les informations nécessaires : où avez-vous vu les Bouquetins, combien en avez-vous vous et quand!

Attention, les formulaires ont été créés pour saisir une observation, pour une date et un lieu donné. Ainsi, si au cours de votre randonnée, vous voyez plusieurs groupes de Bouquetins (un en début de matinée, vers le départ de votre randonnée et un autre en fin de matinée, à un autre endroit), alors nous vous conseillons de faire deux fiches distinctes.

Comment prospecter ?

Au cours d’une randonnée : Vous projetez de faire une randonnée en Chartreuse, renseignez-vous sur les itinéraires balisés et parcourez le sentier avec vos jumelles en réalisant des points d’arrêt lorsque les points de vue sont dégagés sur les versants et falaises.

Depuis les hameaux ou villages : Vous préférez observer depuis les villages ou hameaux ? c’est possible, les hameaux et villages offrent la plupart du temps des points de vue privilégiés sur les falaises et versants du massif. Pas besoin de monter pour observer la faune sauvage, en engendrant moins de dérangement, vous aurez plus de facilité à observer la faune, même de loin.

Une prospection respectueuse des milieux, de la faune et de la flore : Les milieux naturels et la faune et la flore qui les occupent sont sensibles. Pour éviter tout dérangement (et pour votre propre sécurité), restez sur les sentiers balisés et privilégiez les observations de loin. Le Bouquetin est une espèce sensible au dérangement, ne cherchez pas à approcher les animaux au risque de les faire fuir !

Merci à tous et belles observations !

Avec la participation financière de : la DREAL et du Conseil départemental de Savoie

Faire la différence entre un bouquetin, un mouflon et un chamois

Vous en avez marre de confondre bouquetin et mouflon ? Vous aimeriez découvrir les différences entre le bouquetin et son cousin caprin, le chamois… avec ce petit mémo vous allez devenir incollable !

Téléchargez le document ou cliquez sur l’image ci-dessous

Etude sur les cincles plongeurs en Chartreuse

Le cincle plongeur est un oiseau présent sur la plupart des cours d’eau de Chartreuse et qui se nourrit d’invertébrés aquatiques qu’il capture sous l’eau. C’est un indicateur biologique qui permet d’établir un diagnostic sur le bon état des cours d’eau.

Son étude, menée par le CNRS, permet dans un premier temps d’étudier et de suivre les populations dans les rivières du Massif de Chartreuse. Dans un second temps, le prélèvement et l’analyse de sang, plumes ou sécrétions des cincles permet d’établir le diagnostic des pollutions potentielles (polluants organiques comme les plastiques ou les pesticides, et métaux lourds) des cours d’eau et de leurs effets biologiques à long terme sur ce bioindicateur de l’écosystème.


L’étude du cincle plongeur est inscrite dans le programme d’actions du label Site Rivières sauvages attribué au Guiers mort en 2019. Dans ce cadre, le Parc de Chartreuse participe et, en 2019, a acquis et prêté du matériel de suivi (caméras, pièges photos, enregistreurs de sons) nécessaire à l’étude.

Cette acquisition a été financée par la Région dans le cadre du Contrat Parc.Après une campagne 2019 fructueuse pour le suivi des cincles sur les rivières de Chartreuse (près de 390 adultes et 270 nids suivis, et 1000 poussins bagués), la campagne 2020 a débuté mi-janvier et est désormais terminée . Malgré les interruptions de campagne et le manque de personnel liés au contexte sanitaire, en 2020, 300 adultes ont été capturés, environ une bonne centaine de nids ont fait l’objet d’un suivi et 350 poussins ont été bagués, probablement à peu près la moitié par rapport aux années précédentes.

Cette opération a été financée grâce au concours de la Région Auvergne Rhône-Alpes

Suivi Grand glacier Chartreuse

Le glacier souterrain du gouffre du Grand glacier en Chartreuse fait parti des sites étudiés dans le cadre des impacts du réchauffement climatique. Ce suivi engagé depuis 2014 avec l’aide du Spéléo Club de Savoie. Au total, depuis le début des mesures, ce sont 80cm de glace qui ont disparus soit plus de 20 cm par an. On assiste malheureusement en direct à la disparition de la glace souterraine de ce gouffre.

Avec le froid, la neige, la topographie interne d’une cavité souterraine et les circulations d’air qui l’affectent, il est possible de générer des appareils glaciaires souterrains. Ces systèmes glaciaires très localisés dans l’espace des cavités sont extrêmement dépendants des conditions climatiques extérieures. La présence d’hiver froids et humides est indispensable à leur maintien. Des variations annuelles du niveau de glace de ces « glaciers » souterrains sont naturelles. En conditions climatiques stables, ces variations (hausse et baisse) sont identiques et le glacier ne perd pas de masse. Mais quand le climat se réchauffent, la langue glaciaire n’a plus les conditions suffisantes pour maintenir sa masse et elle se met à fondre petit à petit, comme pour les glaciers de surface.

Deux de ces systèmes glaciaires existent sur la Réserve naturelle, un de ceux-ci est suivi depuis maintenant 6 ans, chaque année pour évaluer les variations des niveaux de glace annuels. Ce suivi du glacier souterrain du Gouffre du Grand glacier (alpette de Chapareillan) a été engagé en 2014 avec la contribution du Spéléo Club de Savoie (SCS). L’objectif de ce suivi est de suivre et documenter l’impact potentiel des changements climatiques sur ces micros appareils glaciaires, en les couplant à celui déjà engagé avec la station Phénoclim située sur l’Alpette de Chapareillan (suivi de température toute l’année – résultats sur https://phenoclim.org/fr).

L’impact du réchauffement climatique se confirme une fois de plus par l’abaissement général du niveau de la glace souterraine. Il est si rapide que certains repères, posés il y a seulement 3 ans, sont devenus inaccessibles et ont nécessité une réimplantation, 1m plus bas.

Après plusieurs années de suivis on constate :

De août 2014 à août 2015 le niveau de la glace a baissé de 19cm (24 profils de mesures)

De août 2015 à août 2016 le niveau de la glace a baissé de 27cm (26 profils de mesures)

De août 2016 à août 2017 le niveau de la glace a baissé de 29cm (22 profils de mesures)

Les 2 relevés réalisés en mai et août 2018 donnent les résultats suivants :

De août 2017 à mai 2018 le niveau de la glace a baissé de 14cm (14 profils de mesures)

De août 2017 à août 2018 le niveau de la glace a baissé de 18cm (21 profils de mesures)

Au total, depuis le début des mesures (aout 2014), ce sont 80cm de glace qui ont disparus…. On assiste malheureusement en direct à la disparition de la glace souterraine de ce gouffre. A ces mesures de niveaux de glace, des mesures de température internes de la cavité sont réalisées dans les zones de mesures de glace. On constate que le long du glacier, les températures de l’air ne sont négatives que 3 à 4,5 mois par an et dans tous les cas de figure la température annuelle moyenne est positive, proche de +0,25°C ce qui évidemment ne contribue pas à la conservation de la glace….

 

POUR INFORMATION…

Le site mesuré est fragile naturellement. Une forte fréquentation est susceptible d’accélérer la dégradation du site. Soyez respectueux, ne laisser rien et éviter des visites en groupe trop fréquentes et trop importantes.

Pour faire ces mesures, du matériel est laissé en place. Merci par avance de ne pas le toucher

D’autre part, la fonte a révélé l’existence de pont de glace suspendus dans le vide, fragilisés ce qui accentue les risques d’effondrement rendant le site dangereux par endroit. La plus grande vigilance est donc conseillée à ceux qui décide de s’y rendre.