Le Parc de Chartreuse réalise régulièrement des suivis et inventaires de sa flore patrimoniale. Parmi les espèces suivies, il y a la Saxifrage variable (Saxifraga mutata), une espèce protégée et fortement menacée. Cette petite plante à fleurs est présente en France uniquement sur quelques localités d’Isère, de Savoie et de Haute-Savoie, dont la Chartreuse. Elle fréquente les parois rocheuses humides et les talus suintants dans des secteurs souvent frais et encaissés de moyenne montagne.
La semaine dernière a eu lieu un bilan de la Saxifrage variable en Chartreuse, en collaboration avec le Conservatoire botanique national alpin. L’objectif était de vérifier la présence actuelle des quelques populations connues en Chartreuse et d’effectuer un dénombrement des pieds. Ce suivi montre que si l’espèce semble se maintenir sur certains secteurs, la plupart des stations tendent à régresser voire à disparaître. Cette tendance semble également se constater dans les autres massifs.
🌸 Ensemble, protégeons notre biodiversité ! 🌸
Séminaire Rivières Sauvages en Chartreuse : Trois jours de réflexions et de rencontres
Séminaire Rivières Sauvages en Chartreuse : Trois jours de réflexions et de rencontres
Le séminaire Rivières Sauvages, qui s’est tenu du 17 au 19 juin en Chartreuse, a rassemblé experts, gestionnaire de milieux, chercheurs, élus, militants, étudiants, professeurs, pécheurs, et citoyens passionnés de la nature autour d’une cause commune : la préservation et la conservation des rivières en bon état écologique. Une cinquantaine de personnes se sont réunies autour de temps variés : rencontre des conseils scientifiques du PNR de la Chartreuse et de l’Association du réseau des Rivières Sauvages, table ronde (suivi de la thermie des cours d’eau, démarches participatives, eau & agriculture, forêt & agriculture, rivière souterraine, etc.), moments conviviaux autour de repas locaux préparés par le Domaine de Rozan, visite de terrain le long du Guiers Mort, conférence et contes.
Un label né d’une urgence environnementale
Le label « Rivières Sauvages » a été créé pour répondre à une situation alarmante : seulement 1% des rivières en France sont encore en bon état écologique. Celui-ci vise à protéger et maintenir l’état écologique de ces rares rivières préservées. Au sein du Parc naturel régional de Chartreuse, le Guiers Mort a été labellisé « Sites Rivières Sauvages » en 2019. Né d’une volonté partagée de protéger la naturalité du cours d’eau, Réciprocité Guiers, le SIAGA et le PNR de Chartreuse s’engagent pour faire perdurer des actions concrètes pour l’avenir de nos rivières sur le territoire.
3 jours de débats et de propositions
Durant ces trois jours de rencontres, les participants pour la plupart gestionnaire de sites Rivières Sauvages, venus de toute la France, ont pu échanger sur leur manière d’appréhender les enjeux liés aux rivières sur leur territoire respectif. Du « speed-dating » aux ateliers pratiques en passant par une balade explicative des actions et travaux d’aménagement réalisés sur le Guiers Mort ont permis de partager des connaissances, des retours d’expériences et de renforcer les liens entre les différents acteurs engagés.
Des actions concrètes pour l’avenir
Les conclusions de ce séminaire sont claires : il est impératif de continuer à travailler en réseau, vivre des expériences partagées, échanger avec un langage commun, définir des objectifs clairs, se nourrir de compétences complémentaires pour protéger nos rivières. En ce sens, nous repartons tous avec des idées plein la tête pour écrire la suite. De notre côté, il s’agira de co-construire le prochain programme d’action du Guiers Mort en tant que site Rivières Sauvages.
Le Guiers Mort est symbolique, rappelant la beauté et la fragilité de notre patrimoine naturel. Comme l’écrivait Gaston Bachelard dans L’eau et les rêves : « L’eau est la matière qui représente par excellence à la fois le flux et la stabilité, l’éternité et le mouvement ». Ces mots résonnent aujourd’hui plus que jamais, rappelant l’importance de notre engagement pour ce cours d’eau en tant que « Sites Rivières Sauvages ».
Merci à tous pour vos échanges, votre participation, en espérant que des graines germent sur nos territoires et à bientôt en Chartreuse !
LE CHARMANT SOM, un site à fort enjeux écologiques
LE CHARMANT SOM, un site à fort enjeux écologiques
Le site du Charmant Som fait partie du réseau européen des sites Natura 2000 et présente des milieux naturels à forts enjeux écologiques. Environ 95% du site présente des habitats d’intérêt communautaire, c’est-à-dire des milieux naturels identifiés pour leur rareté ou leur fragilité, ainsi que pour la spécificité des espèces qu’ils abritent (Apollon, Potentille du Dauphiné, Rosalie des Alpes, lynx, Gagée jaune…)
L’objectif du réseau Natura 2000 est de maintenir ou restaurer, dans un bon état de conservation, la biodiversité de ces sites. Pour cela, il faut concilier préservation de la nature et maintien des activités socio-économiques.
Ainsi, les pelouses (végétation naturelle herbacée basse) qui bordent le sentier allant du parking des bâtiments du Charmant Som jusqu’au sommet du Charmant Som, sont d’intérêt communautaire. Il s’agit notamment de pelouses calcaires alpines et subalpines (code de l’habitat d’intérêt communautaire : 6170).
Le site Natura 2000 du Charmant Som est doté d’un Documents d’objectifs (plan de gestion) défini en concertation avec les partenaires concernés. L’un des objectifs de ce plan de gestion concerne la préservation des paysages et des milieux naturels.
L’écocompteur installé sur le site nous permet de constater que le Charmant Som connaît une augmentation de la fréquentation d’environ 10% chaque année. En 2019, on estime que 93 000 visiteurs sont montés au sommet du Charmant Som (hors période de neige).
Cette forte fréquentation s’accompagne de la création de sentiers annexes / parasites créés par les visiteurs à la recherche d’un point de vue, d’un coin tranquille pour se poser ou d’un itinéraire plus rapide….
En comparant les photographies aériennes de 1948 et 2018, on peut constater qu’en quelques années, les pelouses ont été pas mal dégradées par ces sentiers annexes (sentiers « doubles », lacets coupés, sentier sur la crête…).
Chaque année, en début de saison, la végétation tente de recoloniser ces espaces érodés. Cependant, les passages répétés, en particulier tôt en début de saison, anéantissent ces efforts.
Pour éviter au maximum de lourds chantiers de restauration de pelouses, réduire l’érosion irrémédiable des sols et favoriser la restauration naturelle des milieux, chaque année, le Parc, dans le cadre de la gestion du site Natura 2000, pose des panneaux de sensibilisation au départ des sentiers parasites afin d’inciter les visiteurs à rester sur le sentier balisé d’un trait jaune.
Des travaux pour réaménager le sentier et le parking
En mai 2023, des travaux d’aménagement ont été initiés par l’ONF sur le sentier et le parking du Charmant Som.
L’itinéraire de départ a été modifié afin de :
Laisser la flore se régénérer* et effacer les chemins non officiels
Ne pas perturber l’activité pastorale
*En montant au Charmant Som, vous verrez une zone mise en défens pour favoriser la reconstitution de la végétation.
Comme chaque année des petites affichettes ont été installées mi-mai pour baliser le sentier et ainsi participer à la préservation des pelouses du Charmant Som.
Nous vous remercions par avance de rester sur les sentiers balisés et de préserver ainsi les pelouses du Charmant Som. Bonne visite à tous !
PODCAST Graines de rivières sauvages
PODCAST Graines de rivières sauvages
Graines de Rivières Sauvages Mai 2024 (Reportage Entre-Deux-Guiers)
Avec ce mois-ci : Sylvène, Lise, Laura et Fabien ainsi que les jeunes de l’école de Entre-Deux-Guiers.
Avec le printemps, la nature s’éveille. Le narcisse jaune, appelé communément jonquille, fait partie des premières fleurs des prairies, alpages et sous-bois à profiter du retour du soleil et des températures plus clémentes.
La floraison paraît notamment abondante sur certains sites emblématiques de la Grande Chartreuse, labellisée « Forêt d’Exception® ». Pourtant, la menace pèse sur ces fleurs, lorsque le plaisir des yeux qu’elles procurent en pleine nature laisse place à l’envie de les cueillir.
Si les jonquilles sauvages fleurissent « le plus tôt possible » dans l’année, selon leur milieu, c’est pour mieux profiter de la lumière, avant éclosion des autres fleurs ou feuillaison des arbres qui risquent de lui faire de l’ombre.
Fuyant ainsi habilement la concurrence des autres espèces, ces magnifiques fleurs sauvages, admirées au cours de l’histoire et nourrissant l’un des plus beaux mythes, celui de Narcisse tombant amoureux de son reflet dans l’eau, replongent ensuite, au bout de quelques semaines, dans une longue vie végétative jusqu’à l’année suivante.
Comme dotée d’un « esprit de famille », la jonquille va avoir à cœur, tout au long de sa vie de plusieurs dizaines d’années, si l’on veut bien la laisser faire, de se multiplier par des techniques variées : pollinisation et surtout division des bulbes souterrains. Les parterres de fleurs sauvages ainsi observés sont alors signes du caractère ancien, mature et préservé de leur milieu.
Alors pourquoi cueillir et ainsi affaiblir ces fleurs qui se sont données tant de mal et ont pris tant de temps à nous émerveiller ?
La réglementation iséroise nous invite d’ailleurs à laisser cette espèce tranquille : cueillir plus de 15 brins de jonquilles sauvages (20 en Savoie) est passible de 750 euros d’amende, et la cueillette des parties souterraines de la fleur (bulbe) est tout simplement proscrite.
Les règles limitant ou interdisant la cueillette des fleurs et plantes sauvages s’appliquent aussi à bien d’autres espèces (Génépi, Vulnéraire des Chartreux, Nivéole de printemps, Arnica des montagnes…), qui, chacune, ont leur « carte à jouer » dans l’écosystème et n’ont nulle envie de s’éteindre à jamais ! Pour emporter avec nous un peu du plaisir procuré par la vue de ses coussins de fleurs sauvages, rapportons donc une photo plutôt qu’un spécimen grandeur nature, qui fanera en quelques jours.
Retrouvez tous les partenaires Forêt d’Exception® sur onf.fr
photos Lucile LEGEAY
Traitement expérimental pour l’éradication des renouées asiatiques aux abords du Guiers mort
Traitement expérimental pour l’éradication des renouées asiatiques aux abords du Guiers mort
Les renouées asiatiques sont des plantes exotiques envahissantes qui se développent rapidement et colonisent facilement des nouveaux terrains. La présence de cette plante en grande quantité représente une menace pour les habitats et les espèces. Un projet expérimental est en cours sur une dizaine de tâches de renouées réparties de Perquelin à l’entrée du bourg de Saint Pierre de Chartreuse à l’aide d’une méthode innovante utilisant du sel alimentaire.
Traitement expérimental pour l’éradication des renouées asiatiques aux abords du Guiers mort :
Maître d’ouvrage : PNR de Chartreuse Maître d’oeuvre/entreprise retenue : Pisano Eradication Renouées Durée du chantier : 3 ans, d’avril 2022 à octobre 2024
Objectif : expérimenter une méthode pour éradiquer cette plante invasive et restaurer les milieux. Projet mis en œuvre pour une durée de 3 ans sur environ 3000 m2 de renouées asiatiques, ce qui représente une dizaine de tâches de renouées réparties de Perquelin à l’entrée du bourg de Saint Pierre de Chartreuse.
Projet inscrit au programme d’actions lié au label Rivières sauvages sur le Guiers mort.
Installation des zones de refuges hivernal Tétras-lyre
Installation des zones de refuges hivernal Tétras-lyre
Des zones de quiétude hivernale ont été définies à partir des inventaires des zones d’hivernage du tétras-lyre et des parcours de ski de randonnée connus. Des panneaux de signalisation viennent d’être installés à Chamechaude pour que les pratiquants puissent les visualiser. La zone du Charmant Som vient d’être signalée à son tour.
Les accompagnateurs en moyenne montagne, pratiquants de sports de nature, chasseurs, ONF, Club alpin, station de trail, associations de protection de la nature, fédération des alpages de l’Isère, conseil départemental et usagers du territoire se sont mobilisés dans des groupes de travail. Ils ont proposés de travailler en priorité sur les zones de quiétude hivernale de Chamechaude et du Charmant Som…
Merci au Club Alpin Français Grenoble – Oisans et ses nombreux bénévoles pour l’installation des panneaux !
ci-dessous le reportage d’un des membres du CAF (non ce n’est pas une manifestation 😉
Cette plante porte surtout atteinte aux parcelles agricoles : baisse de rendement, refus de pâturages…
Il est important d’agir dès à présent pour éviter que cette plante n’envahisse les milieux naturels et agricoles comme c’est le cas avec d’autres plantes.
Elle a déjà été détectée à plusieurs endroits sur le massif comme par exemple le long de la route départementale entre Saint-Laurent-du-Pont et Saint-Joseph-de-Rivière.
Merci ! au Collectif chartreuse propre et aux Les Amis du Parc de Chartreuse ainsi qu’à tous les bénévoles. Sans vous et votre envie de redonner à la Chartreuse sa beauté sauvage, ces opérations de ramassage ne pourraient avoir lieu. Cette année, vous avez été plus de 200 participants sur 6 chantiers, et environ 80 m3 de déchets ont été extraits de la Chartreuse, ce qui représente 15 à 20 tonnes ! un grand bravo à vous !
Retour en image sur le chantier du Frou que le Parc a accompagné dans le cadre de l’appel à projet eau et participation citoyenne
Habiter Parc
Habiter Parc
La Fédération des Parcs naturels régionaux de France se réjouit de la mise en ligne de la plateforme du cadre de vie au service de l’implication des habitants : Habiter Parc !
Une nouvelle plateforme destinée au cadre de vie des habitants.
Destinée à favoriser la transmission des savoirs et savoir-faire, la plateforme Habiter-Parc, outil technique de l’Université populaire du cadre de vie animée par la Fédération des Parcs, prend tout son sens par les nombreuses actions de sensibilisation, de médiation et de concertation qu’elle y promeut. Déployées par les Parcs à destination de leurs habitants sous forme d’initiatives exemplaires et d’annonces immobilières d’habitats à rénover ou de commerce à reprendre. Fruit du travail conjoint avec les Parcs pilotes de la Brenne, Chartreuse et Préalpes d’Azur et la Fédération des Parcs, la plateforme permet ainsi aux habitants à davantage s’inscrire dans le territoire et ses patrimoines, notamment autour des questions de l’habitat : se loger, se nourrir, travailler, se cultiver, se déplacer et se détendre.
Une structuration de l’offre territoriale.
L’objectif ? Que la plateforme puisse être étendue à l’ensemble du réseau des Parcs naturels régionaux, au-delà des Parcs déjà pilotes. Pour contribuer à structurer une offre territoriale par une mise en réseau de l’ensemble des acteurs qui s’inscrivent dans le projet territorial porté par chaque Parc : réseau d’architectes, d’artisans, de distributeurs de matériaux, d’alimentation… Chaque Parc intervient en tant que relais, accompagnateur ou comme “ensemblier” d’initiatives locales. L’Université populaire des Parcs étant pensée pour être ouverte à tous.
Un projet soutenu par l’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires (ANCT).