À la rencontre des médiateurs du Charmant Som : pour un tourisme respectueux de la biodiversité

Le Charmant Som, bien connu des randonneurs et amoureux de la Chartreuse, accueille cet été une présence un peu particulière : celle de médiateurs chargés de sensibiliser les visiteurs à la richesse et à la fragilité des espèces et habitats de ce site Natura 2000.

Pourquoi cette présence sur le terrain ?

La fréquentation du Charmant Som est croissante, l’éco-compteur en place indiquait en 2017 75 400 visiteurs à l’année contre 100 000 estimés aujourd’hui (+32% en 8 ans). Cette augmentation génère des comportements parfois inadaptés : présence de chiens en période d’estive, pratiques de bivouac inadaptées, sortie de sentiers, etc. Cette affluence touristique croissante nécessite de redoubler d’attention pour que chacun puisse profiter du site sans en compromettre l’équilibre.

Depuis début juillet des médiateurs sillonnent les sentiers du Charmant Som.

Leur mission ? Vous accueillir, partager leurs connaissances sur la faune et la flore, et échanger avec vous autour de ce site exceptionnel classé Natura 2000. Ils vous feront découvrir toute la richesse des lieux… mais aussi la fragilité des milieux, avec à la clé des conseils pratiques pour randonner tout en préservant cet espace fragile.

Natura 2000, c’est quoi déjà ?

C’est un réseau européen de sites naturels protégés, visant à préserver la biodiversité tout en permettant une cohabitation harmonieuse entre activités humaines et nature. Le Charmant Som en fait partie grâce à ses paysages préservés, ses espèces rares et ses milieux sensibles.

Le site Natura 2000 Ubacs du Charmant Som et Gorges du Guiers mort, géré par le Parc naturel régional de Chartreuse, est en majeure partie situé dans la forêt domaniale de la Grande Chartreuse, propriété de l’État depuis 1792 elle-même gérée par l’Office National des Forêts (ONF).

D’une superficie de 2 327 ha, le site abrite une richesse d’habitats naturels forestiers, reconnus à l’échelle européenne pour leur rareté ou leur fragilité, comme des érablaies de pente et des épicéas sur lapiaz. Sont également présents des milieux ouverts, comme les prairies ou les pelouses d’altitude, des milieux rocheux et humides, notamment une tourbière acide d’altitude, milieu particulièrement remarquable puisqu’il accueille des habitats naturels rares à l’étage montagnard.

Le saviez-vous ?

Le site Natura 2000 couvre des hectares de forêt, d’alpages et de milieux rocheux, hébergeant des espèces emblématiques comme la Potentille du Dauphiné, la Rosalie des Alpes ou la chevêchette d’Europe. Préserver ce patrimoine, c’est l’affaire de tous !

Le portrait du mois d’août

Chaque mois jusqu’en octobre, nous vous présenterons l’un de ces visages que vous croiserez peut-être au détour d’un sentier ou près de l’alpage.

Renaud Puissauve fait partie des médiateurs que vous pourrez rencontrer cet été au Charmant Som. Passionné de nature et de grands espaces depuis plus de 20 ans, il s’est orienté vers des études en écologie avant de se lancer dans l’animation, puis devenir accompagnateur en montagne. Curieux, avide de rencontres et toujours prêt à partager ses connaissances, il a trouvé dans ce métier un parfait équilibre entre passion et engagement !

Le portrait du mois de septembre

Régis Brosse-Jaccaz : Passionné par son métier, Régis aime accompagner sur les plus hauts sommets ou en randonnée thématique (plantes médicinales notamment). Véritable ambassadeur de la Chartreuse, qu’il connaît comme sa poche – dont le Charmant Som et la Réserve naturelle –, il aime transmettre son attachement à ce territoire exceptionnel. Très impliqué dans la sensibilisation, il participe chaque année aux actions d’éducation au territoire, notamment dans le cadre des projets pédagogiques portés par le Parc, et contribue ainsi à éveiller la curiosité et le respect des générations futures.

Action mené par le Parc naturel régional de Chartreuse, en partenariat avec Grenoble Alpes Métropole et la Communauté de communes cœur de chartreuse et co-financée par la Région Auvergne Rhône Alpes

Des syrphes… au service de la science !

2025 marque le début d’une étude triennale menée conjointement par le Parc naturel régional de Chartreuse et la Réserve naturelle nationale des Hauts de Chartreuse. Basée sur la méthode « Syrph The Net », cette étude vise à évaluer l’état de conservation des milieux forestiers et des cours d’eau, afin de formuler des recommandations de gestion adaptées à chaque type d’habitat.

Une nature précieuse à surveiller

Les Hauts de Chartreuse abrite une mosaïque de milieux remarquables, protégés à double titre : le site est classé Réserve naturelle nationale et Natura 2000.

La Réserve naturelle nationale protège l’ensemble des milieux et espèces grâce à une réglementation stricte.

Le réseau Natura 2000, lui, mise sur une gestion concertée avec les acteurs locaux, pour préserver les espèces et habitats d’intérêt communautaire.

En conjuguant leurs efforts, ces deux dispositifs permettent de mieux connaître, suivre et protéger la biodiversité du territoire. C’est précisément l’objectif de cette nouvelle étude menée de 2025 à 2027.

Des syrphes… au service de la science !

Au cœur de ce suivi écologique : des insectes discrets mais bioindicateurs de l’état de santé des écosystèmes. Ce sont les syrphes, une famille de mouches souvent méconnue mais essentielle.

Les syrphes ont une particularité : leurs larves occupent tous les compartiments d’un habitat naturel (racines, bois mort, sol, feuillage…), ce qui en fait de formidables indicateurs de la fonctionnalité d’un milieu.

En parallèle, certains insectes aquatiques (Plécoptères, Éphémères, Trichoptères) seront également étudiés pour évaluer la qualité de l’eau du Guiers Mort, un cours d’eau labellisé « Site Rivières Sauvages ».

La méthode « Syrph The Net » repose sur la comparaison entre les espèces de syrphes « attendues » dans un habitat en bon état, et celles réellement observées. Cela permet de mesurer le degré de naturalité d’un habitat et d’identifier d’éventuels déséquilibres.

Deux types de forêts à la loupe

L’étude concernera deux types de hêtraies-sapinières : 4 tentes Malaise ont été installées, et les relevés sont effectués tous les 15 jours, de mai à septembre.

L’objectif est de comparer l’ état de conservation des différents milieux forestiers, de mieux comprendre l’impact des pratiques forestières sur la biodiversité, et de proposer des recommandations de gestion pour préserver ou restaurer la qualité écologique de ces milieux.

Natura 2000 et Réserve naturelle Nationale: des dispositifs complémentaires

Ce suivi s’inscrit dans une démarche à long terme, commune au Plan de gestion de la Réserve naturelle (action CS1) et au Document d’objectifs (DOCOB) du site Natura 2000 des Hauts de Chartreuse (action E1).

Les résultats viendront alimenter les réflexions des gestionnaires, orienter les actions de préservation des propriétaires forestiers, et renforcer la connaissance scientifique sur les milieux forestiers et aquatiques de Chartreuse.

En travaillant conjointement, les deux dispositifs multiplient les leviers d’action pour protéger la biodiversité, tout en tenant compte des usages locaux.

Rendez-vous en 2027 pour découvrir les résultats de cette étude et mieux comprendre le fonctionnement des forêts de Chartreuse et la qualité de ses eaux !

Le Saviez- vous ?

Cette étude a déjà été réalisée sur des milieux ouverts, vous pouvez consulter les résultats ici : https ://sciencepress.mnhn.fr/sites/default/files/articles/pdf/naturae2025a5.pdf

Action réalisée avec le cofinancement de la Région Auvergne-Rhône-Alpes dans le cadre de l’animation Natura 2000 et de l’État dans le cadre de la gestion de la Réserve naturelle nationale

En savoir plus :

Un Atlas de la Biodiversité Communale en Chartreuse : c’est parti !

Le territoire du Parc naturel régional de Chartreuse est un vrai patchwork de paysages : entre 200 et 2082 mètres d’altitude, avec des influences climatiques très variées, il abrite une biodiversité exceptionnelle. Pour mieux connaître cette richesse et mieux la protéger, le Parc lance un nouveau projet : un Atlas de la Biodiversité Communale, ou ABC pour les intimes.

L’idée ? Travailler main dans la main avec 15 communes volontaires pour :

  • mieux connaître la faune et la flore locales,
  • sensibiliser les habitants, les élus, les enfants, les pros,
  • et surtout, donner à chacun et chacune les clés pour agir à son niveau.

Car l’ABC, ce n’est pas juste un recueil d’observations naturalistes. C’est un vrai projet collectif, qui donne envie de lever les yeux, de regarder les insectes sous les feuilles, d’écouter les oiseaux, d’apprendre, de partager.

Pendant trois ans (de fin 2025 à 2028), les 15 communes engagées – Ayn, Bernin, Biviers, Corbel, Entremont-le-Vieux, La Tronche, Le Sappey-en-Chartreuse, Le Touvet, Plateau-des-Petites-Roches, Saint-Laurent-du-Pont, Saint-Nicolas-de-Macherin, Saint-Pierre-de-Chartreuse, Saint-Pierre-d’Entremont (Savoie), Vimines et Voreppe – vont voir fleurir sur leur territoire une multitude d’actions :

  • Inventaires de la faune et de la flore : oiseaux, papillons, abeilles sauvages, reptiles, chauves-souris, orchidées, libellules… réalisés avec l’aide de naturalistes passionnés.
  • Sciences participatives ouvertes à tous pour repérer des espèces ou des milieux naturels remarquables : mares, vieux arbres, plantes exotiques envahissantes…
  • Balades nature, ateliers, conférences, expos, chantiers participatifs… en accès libre et toujours en lien avec le vivant.
  • Animations dans les écoles, avec des projets concrets sur le terrain comme les Aires Terrestres Éducatives.
  • Créations artistiques et vidéos, pour faire découvrir la biodiversité autrement.
  • Formations pour les élus et agents communaux, pour intégrer la nature dans la gestion du quotidien et les projets d’aménagement.

Un projet soutenu par l’Office Français de la Biodiversité (OFB) et les 15 communes participantes, porté par le Parc avec ses partenaires associatifs et ses habitants. Parce que connaître, c’est déjà commencer à protéger.


👉 Envie de rejoindre l’aventure ? Le Parc recrute un·e chargé·e de projet pour piloter la réalisation de ces ABC.

📌 Toutes les infos ici : https://www.parc-chartreuse.net/offres-emploi/chargee-de-projet-pour-la-realisation-datlas-de-la-biodiversite-communale-abc/

Suivi de la Saxifrage variable

Le Parc de Chartreuse réalise régulièrement des suivis et inventaires de sa flore patrimoniale. Parmi les espèces suivies, il y a la Saxifrage variable (Saxifraga mutata), une espèce protégée et fortement menacée. Cette petite plante à fleurs est présente en France uniquement sur quelques localités d’Isère, de Savoie et de Haute-Savoie, dont la Chartreuse. Elle fréquente les parois rocheuses humides et les talus suintants dans des secteurs souvent frais et encaissés de moyenne montagne.

La semaine dernière a eu lieu un bilan de la Saxifrage variable en Chartreuse, en collaboration avec le Conservatoire botanique national alpin. L’objectif était de vérifier la présence actuelle des quelques populations connues en Chartreuse et d’effectuer un dénombrement des pieds. Ce suivi montre que si l’espèce semble se maintenir sur certains secteurs, la plupart des stations tendent à régresser voire à disparaître. Cette tendance semble également se constater dans les autres massifs.

🌸 Ensemble, protégeons notre biodiversité ! 🌸

Séminaire Rivières Sauvages en Chartreuse : Trois jours de réflexions et de rencontres

Le séminaire Rivières Sauvages, qui s’est tenu du 17 au 19 juin en Chartreuse, a rassemblé experts, gestionnaire de milieux, chercheurs, élus, militants, étudiants, professeurs, pécheurs, et citoyens passionnés de la nature autour d’une cause commune : la préservation et la conservation des rivières en bon état écologique. Une cinquantaine de personnes se sont réunies autour de temps variés : rencontre des conseils scientifiques du PNR de la Chartreuse et de l’Association du réseau des Rivières Sauvages, table ronde (suivi de la thermie des cours d’eau, démarches participatives, eau & agriculture, forêt & agriculture, rivière souterraine, etc.), moments conviviaux autour de repas locaux préparés par le Domaine de Rozan, visite de terrain le long du Guiers Mort, conférence et contes.

Un label né d’une urgence environnementale

Le label « Rivières Sauvages » a été créé pour répondre à une situation alarmante : seulement 1% des rivières en France sont encore en bon état écologique. Celui-ci vise à protéger et maintenir l’état écologique de ces rares rivières préservées. Au sein du Parc naturel régional de Chartreuse, le Guiers Mort a été labellisé « Sites Rivières Sauvages » en 2019. Né d’une volonté partagée de protéger la naturalité du cours d’eau, Réciprocité Guiers, le SIAGA et le PNR de Chartreuse s’engagent pour faire perdurer des actions concrètes pour l’avenir de nos rivières sur le territoire.

3 jours de débats et de propositions

Durant ces trois jours de rencontres, les participants pour la plupart gestionnaire de sites Rivières Sauvages, venus de toute la France, ont pu échanger sur leur manière d’appréhender les enjeux liés aux rivières sur leur territoire respectif. Du « speed-dating » aux ateliers pratiques en passant par une balade explicative des actions et travaux d’aménagement réalisés sur le Guiers Mort ont permis de partager des connaissances, des retours d’expériences et de renforcer les liens entre les différents acteurs engagés.

Des actions concrètes pour l’avenir

Les conclusions de ce séminaire sont claires : il est impératif de continuer à travailler en réseau, vivre des expériences partagées, échanger avec un langage commun, définir des objectifs clairs, se nourrir de compétences complémentaires pour protéger nos rivières. En ce sens, nous repartons tous avec des idées plein la tête pour écrire la suite. De notre côté, il s’agira de co-construire le prochain programme d’action du Guiers Mort en tant que site Rivières Sauvages.

Le Guiers Mort est symbolique, rappelant la beauté et la fragilité de notre patrimoine naturel. Comme l’écrivait Gaston Bachelard dans L’eau et les rêves : « L’eau est la matière qui représente par excellence à la fois le flux et la stabilité, l’éternité et le mouvement ». Ces mots résonnent aujourd’hui plus que jamais, rappelant l’importance de notre engagement pour ce cours d’eau en tant que « Sites Rivières Sauvages ».

Merci à tous pour vos échanges, votre participation, en espérant que des graines germent sur nos territoires et à bientôt en Chartreuse !

LE CHARMANT SOM, un site à fort enjeux écologiques

Le site du Charmant Som fait partie du réseau européen des sites Natura 2000 et présente des milieux naturels à forts enjeux écologiques. Environ 95% du site présente des habitats d’intérêt communautaire, c’est-à-dire des milieux naturels identifiés pour leur rareté ou leur fragilité, ainsi que pour la spécificité des espèces qu’ils abritent (Apollon, Potentille du Dauphiné, Rosalie des Alpes, lynx, Gagée jaune…)

L’objectif du réseau Natura 2000 est de maintenir ou restaurer, dans un bon état de conservation, la biodiversité de ces sites. Pour cela, il faut concilier préservation de la nature et maintien des activités socio-économiques.

Ainsi, les pelouses (végétation naturelle herbacée basse) qui bordent le sentier allant du parking des bâtiments du Charmant Som jusqu’au sommet du Charmant Som, sont d’intérêt communautaire. Il s’agit notamment de pelouses calcaires alpines et subalpines (code de l’habitat d’intérêt communautaire : 6170).

Le site Natura 2000 du Charmant Som est doté d’un Documents d’objectifs (plan de gestion) défini en concertation avec les partenaires concernés. L’un des objectifs de ce plan de gestion concerne la préservation des paysages et des milieux naturels.

L’écocompteur installé sur le site nous permet de constater que le Charmant Som connaît une augmentation de la fréquentation d’environ 10% chaque année. En 2019, on estime que 93 000 visiteurs sont montés au sommet du Charmant Som (hors période de neige).

Cette forte fréquentation s’accompagne de la création de sentiers annexes / parasites créés par les visiteurs à la recherche d’un point de vue, d’un coin tranquille pour se poser ou d’un itinéraire plus rapide….

En comparant les photographies aériennes de 1948 et 2018, on peut constater qu’en quelques années, les pelouses ont été pas mal dégradées par ces sentiers annexes (sentiers « doubles », lacets coupés, sentier sur la crête…).

Chaque année, en début de saison, la végétation tente de recoloniser ces espaces érodés. Cependant, les passages répétés, en particulier tôt en début de saison, anéantissent ces efforts.

Pour éviter au maximum de lourds chantiers de restauration de pelouses, réduire l’érosion irrémédiable des sols et favoriser la restauration naturelle des milieux, chaque année, le Parc, dans le cadre de la gestion du site Natura 2000, pose des panneaux de sensibilisation au départ des sentiers parasites afin d’inciter les visiteurs à rester sur le sentier balisé d’un trait jaune.

Des travaux pour réaménager le sentier et le parking

En mai 2023, des travaux d’aménagement ont été initiés par l’ONF sur le sentier et le parking du Charmant Som.

L’itinéraire de départ a été modifié afin de :

  • Laisser la flore se régénérer* et effacer les chemins non officiels
  • Ne pas perturber l’activité pastorale

*En montant au Charmant Som, vous verrez une zone mise en défens pour favoriser la reconstitution de la végétation.

Comme chaque année des petites affichettes ont été installées mi-mai pour baliser le sentier et ainsi participer à la préservation des pelouses du Charmant Som.

Nous vous remercions par avance de rester sur les sentiers balisés et de préserver ainsi les pelouses du Charmant Som. Bonne visite à tous !

PODCAST Graines de rivières sauvages

Graines de Rivières Sauvages Mai 2024 (Reportage Entre-Deux-Guiers) 

Avec ce mois-ci : Sylvène, Lise, Laura et Fabien ainsi que les jeunes de l’école de Entre-Deux-Guiers.

Sachez admirer les jonquilles sauvages !

Avec le printemps, la nature s’éveille. Le narcisse jaune, appelé communément jonquille, fait partie des premières fleurs des prairies, alpages et sous-bois à profiter du retour du soleil et des températures plus clémentes.

La floraison paraît notamment abondante sur certains sites emblématiques de la Grande Chartreuse, labellisée « Forêt d’Exception® ». Pourtant, la menace pèse sur ces fleurs, lorsque le plaisir des yeux qu’elles procurent en pleine nature laisse place à l’envie de les cueillir.

Si les jonquilles sauvages fleurissent « le plus tôt possible » dans l’année, selon leur milieu, c’est pour mieux profiter de la lumière, avant éclosion des autres fleurs ou feuillaison des arbres qui risquent de lui faire de l’ombre.

Fuyant ainsi habilement la concurrence des autres espèces, ces magnifiques fleurs sauvages, admirées au cours de l’histoire et nourrissant l’un des plus beaux mythes, celui de Narcisse tombant amoureux de son reflet dans l’eau, replongent ensuite, au bout de quelques semaines, dans une longue vie végétative jusqu’à l’année suivante.

Comme dotée d’un « esprit de famille », la jonquille va avoir à cœur, tout au long de sa vie de plusieurs dizaines d’années, si l’on veut bien la laisser faire, de se multiplier par des techniques variées : pollinisation et surtout division des bulbes souterrains. Les parterres de fleurs sauvages ainsi observés sont alors signes du caractère ancien, mature et préservé de leur milieu.

Alors pourquoi cueillir et ainsi affaiblir ces fleurs qui se sont données tant de mal et ont pris tant de temps à nous émerveiller ?

La réglementation iséroise nous invite d’ailleurs à laisser cette espèce tranquille : cueillir plus de 15 brins de jonquilles sauvages (20 en Savoie) est passible de 750 euros d’amende, et la cueillette des parties souterraines de la fleur (bulbe) est tout simplement proscrite.

Les règles limitant ou interdisant la cueillette des fleurs et plantes sauvages s’appliquent aussi à bien d’autres espèces (Génépi, Vulnéraire des Chartreux, Nivéole de printemps, Arnica des montagnes…), qui, chacune, ont leur « carte à jouer » dans l’écosystème et n’ont nulle envie de s’éteindre à jamais ! Pour emporter avec nous un peu du plaisir procuré par la vue de ses coussins de fleurs sauvages, rapportons donc une photo plutôt qu’un spécimen grandeur nature, qui fanera en quelques jours.



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Traitement expérimental  pour l’éradication des renouées asiatiques aux abords du Guiers mort

Les renouées asiatiques sont des plantes exotiques envahissantes qui se développent rapidement et colonisent facilement des nouveaux terrains.
La présence de cette plante en grande quantité représente une menace pour les habitats et les espèces. Un projet expérimental est en cours sur une dizaine de tâches de renouées réparties de Perquelin à l’entrée du bourg de Saint Pierre de Chartreuse à l’aide d’une méthode innovante utilisant du sel alimentaire.

Traitement expérimental pour l’éradication des renouées asiatiques aux abords du Guiers mort :

Maître d’ouvrage : PNR de Chartreuse
Maître d’oeuvre/entreprise retenue :
Pisano Eradication Renouées
Durée du chantier : 3 ans, d’avril 2022 à octobre 2024

Objectif : expérimenter une méthode pour éradiquer cette plante invasive et restaurer les milieux.
Projet mis en œuvre pour une durée de 3 ans sur environ 3000 m2 de renouées asiatiques, ce qui représente une dizaine de tâches de renouées réparties de Perquelin à l’entrée du bourg de Saint Pierre de Chartreuse.

Projet inscrit au programme d’actions lié au label Rivières sauvages sur le Guiers mort.

Installation des zones de refuges hivernal Tétras-lyre

Des zones de quiétude hivernale ont été définies à partir des inventaires des zones d’hivernage du tétras-lyre et des parcours de ski de randonnée connus. Des panneaux de signalisation viennent d’être installés à Chamechaude pour que les pratiquants puissent les visualiser. La zone du Charmant Som vient d’être signalée à son tour.

Les accompagnateurs en moyenne montagne, pratiquants de sports de nature, chasseurs, ONF, Club alpin, station de trail, associations de protection de la nature, fédération des alpages de l’Isère, conseil départemental et usagers du territoire se sont mobilisés dans des groupes de travail. Ils ont proposés de travailler en priorité sur les zones de quiétude hivernale de Chamechaude et du Charmant Som…

Merci au Club Alpin Français Grenoble – Oisans et ses nombreux bénévoles pour l’installation des panneaux !

ci-dessous le reportage d’un des membres du CAF (non ce n’est pas une manifestation 😉

En savoir plus

…et voir les cartes des zones d’hivernage : http://www.parc-chartreuse.net/fr/agir/biodiversite-amenagement-et-paysages/suivis-scientifiques/tous-mobilises-autour-du-tetras-lyre/zones-de-refuges-hivernal-tetras-lyre/