ZOOM sur Le Conseil scientifique commun > Des experts pluridisciplinaires au service du territoire

Pour le Parc naturel régional de Chartreuse et pour la Réserve naturelle des Hauts de Chartreuse, le 24 septembre 2020 est une date qui compte ! Ce jour-là marque en effet la naissance de leur Comité scientifique commun (CSC) et la première réunion de ses 17 membres bénévoles qui mettent leur savoir au service du territoire.

Si le CSC n’a que quelques mois d’existence, il n’est pas non plus né de la dernière pluie ! En effet, le Parc disposait déjà d’un conseil scientifique depuis 1999 et la Réserve, depuis 2006, bien que cet organe consultatif ne soit pas obligatoire sur le plan réglementaire. Fabien Hobléa est l’ancien président du Conseil scientifique du Parc. Il explique : « C’est à l’occasion de la nouvelle charte du Parc et de l’adoption du nouveau plan de gestion de la Réserve que l’idée de la fusion s’est imposée afin d’aborder de manière plus globale les questionnements scientifiques des deux entités. » 

Quatre missions d’intérêt général

« Le CSC a pour but d’accompagner le Parc et la Réserve dans la mise en œuvre de leur politique de développement durable » synthétise la nouvelle co-présidente, Sophie Madelrieux.

 « Notre expertise scientifique permet d’enrichir le dialogue qu’entretiennent les élus et les équipes techniques, et d’éclairer leurs choix. »

La feuille de route du CSC s’organise autour de quatre missions :

• éclairer les élus et les techniciens sur les enjeux territoriaux en croisant les approches des sciences de la nature et des sciences sociales ;

• apporter une expertise scientifique et/ou technique pour donner un avis ou une réponse au Parc, à la Réserve ou bien aux organismes qui le sollicitent ;

• faire avancer la recherche en s’appuyant sur une réflexion territorialisée ;

• valoriser et partager la connaissance avec le public.

Des projets ancrés dans la réalité

Loin d’être un cercle de réflexion déconnecté du quotidien, le Conseil s’attèle à des sujets concrets qui concernent les habitants et le patrimoine du massif au sens large. Sophie Madelrieux cite en exemple le projet consacré à la valorisation de la filière laitière, ainsi que l’avis que le CSC a rendu à l’ONF à propos du plan de reboisement prévu en Chartreuse. « Utiles localement, ces travaux solidement documentés peuvent également servir à d’autres Parcs, car certains éléments de réponse ont une valeur générique ». De son côté, Fabien Hobléa se rappelle les écroulements du Granier de 2016. « Ces événements étaient aussi imprévus que complexes à gérer. Nous avons travaillé avec l’ensemble des intervenants pendant la crise et durant les deux années qui ont suivi pour sécuriser le secteur, surveiller le Granier, et tenter de comprendre l’origine de ces phénomènes naturels ». Il évoque également le trail du Grand-Duc pour lequel une méthode novatrice d’étude d’incidence a été produite sous la houlette du Conseil. Cette étude a permis de formuler des recommandations visant à limiter l’impact environnemental de l’événement. 

« Dans les mois prochains, indique Sophie Madelrieux, nous allons suivre plusieurs projets comme l’aménagement du col de Porte ou l’installation de micro-centrales sur les rivières du territoire. Les membres du CSC souhaitent travailler étroitement avec les équipes techniques du Parc et de la Réserve, et avec les élus, pour mettre leurs compétences au service du territoire. »

17 experts scientifiques aux compétences éclectiques !

Le CSC compte 17 experts parmi lesquels ses deux co-présidents : Sophie Madelrieux (agronome) et Jean-Jacques Brun (écologue). Tous issus de la communauté scientifique régionale, ils ont chacun leur spécialité (la nivologie, l’entomologie, la botanique, la sociologie, l’archéologie, la géographie environnementale, etc.). Leurs points communs ? Leur engagement bénévole ainsi que leur passion de la science et de la Chartreuse !