
Chamois
Rupicapra rupicapra
Absorbé par l’effort, dans les derniers lacets du sentier qui coupent les sangles herbeuse de la crête, c’est un chuintement répété, qui attire notre attention sur la proximité d’un femelle de chamois accompagnée de son chevreau. Une observation plus attentive aux jumelles aurait sans doute permis de la repérer depuis le bas de la falaise. Maintenant, une immobilité parfaite s’impose pour espérer, si l’on est à bon vent, poursuivre l’ observation.
Distribution
Ce ruminant est une espèce d’origine asiatique qui a peuplé nos contrées, y compris les plaines, au cours de la glaciation du Würm qui débute il y a environ 100 000 ans. A la fin des périodes glaciaires il a subsisté dans les massifs montagneux : Cantabriques, Pyrénées, Alpes, Carpathes, Causase. Le genre chamois est nettement divisé en deux espèces : l’isard (Pyrénées et Cantabriques) et le chamois (partout ailleurs). Une dizaine de formes différentes ont été identifiées dans son aire de répartition, mais certaines ne sont pas considérées comme de réelles sous-espèces.
Ecologie
Les opérations de renforcement de populations et la mise en place d’un plan de chasse (le nombre d’animaux chassés est déterminé en fonction des comptages), ont permis au chamois de reconquérir l’ensemble du massif montagneux. Le chamois n’est pas l’animal des cimes des légendes puisqu’en Chartreuse comme ailleurs, il fréquente aussi les parties basses des massifs s’il n’est pas chassé outre mesure. En période hivernale il est présent dans les Gorges du Guiers Mort aux alentours de 600 m d’altitude. L’espèce pourrait bien un jour recoloniser également les piémonts du massif : au milieu du 19ème siècle Alpinus chassait le chamois sur la Vouise à Voiron et un individu a été observé en 1999 dans les Gorges de Crossey…
Conservation
Si le braconnage ne semble plus être une menace à l’heure actuelle, la vigilance reste cependant de mise. La fréquentation touristique accrue du milieu montagnard en période hivernale, parfois accompagnée de chiens, constitue un facteur de risque nouveau, chaque déplacement forcé de l’animal entamant les réserves nécessaires à sa survie.