Triton alpestre

Ichthyosaura alpestris

Sur le chemin boueux, une flaque est remplie des feuilles mortes de l’automne dernier. Sous quelques centimètres d’ une eau troublée par le passage d’un groupe de marcheurs, une sorte de petit lézard sombre se tient immobile sur le fond. Seule une observation rapprochée permettra de dévoiler les couleurs chatoyantes du triton alpestre mâle.

Distribution

Ce triton n’a d’alpestre que le nom. Bien qu’il soit un peu plus répandu en montagne qu’en plaine dans notre région (rare en Drôme et Ardèche), il occupe en fait une aire qui s’étend bien au delà des massifs montagneux. Il est présent dans une bonne partie de l’Europe Centrale et jusqu’aux Pays-Bas au Nord, il est absent de la Grèce et de l’Italie du Sud ainsi que d’un large quart Sud-Ouest de la France.

Ecologie

Comme les autres amphibiens, il passe l’hiver en léthargie sous les souches, dans la mousse et les feuilles mortes, dans des forêts parfois éloignées des sites de reproduction. Bien qu’il soit présent sur les Hauts de Chartreuse à plus de 1600 m d’altitude, il n’a pas été observé à ce jour de forme pédomorphique (individus vivant dans les eaux froides à l’état larvaire).
On le trouve le plus fréquemment en forêt de montagne dans les flaques, ornières, et bassins des fontaines mais il est également présent dans les boisements humides de plaine.
Il est parfois accompagné du triton palmé, bien plus rare, et absent en montagne (altitude maximum connue en Chartreuse : 500 m au marais de Berland).

Conservation

S’il peut paraître assez commun en montagne, le triton alpestre subit en plaine le remblaiement des zones humides et le morcellement des massifs forestiers. L’aménagement de plans d’eau pour la pêche peut également lui être néfaste, la présence de poissons, prédateurs des œufs et larves exclut généralement les tritons de ces sites.

Statut : espèce protégée, peu menacée (faible risque sur liste rouge régionale)