Petite nymphe au corps de feu

Phyrrhosoma nymphula

On devinerait à peine la présence de l’eau si ce petit fossé caché dans les hautes herbes n’était pas bordé de quelques roseaux et de d’iris aux fleurs jaunes vifs. Pourtant plusieurs libellules volent aux alentours : une femelle de libellule déprimée (Libellula depressa) à l’allure de frelon, un agrion jeune fille (Coenagrion puella) au bleu délicat. Mais c’est le rouge vermillon de la petite nymphe au corps de feu qui attire le regard sur les feuilles vert tendre d’une ronce.

Distribution

La petite nymphe au corps de feu est assez répandue dans toute l’Europe, jusqu’en Scandinavie méridionale au Nord et en Asie vers l’Est. L’espèce est courante en France, un partout ou l’on trouve des eaux stagnantes ou légèrement courantes.

Ecologie

Commune dans les mares, étangs, lacs, fossés, ruisseaux au cours lent des bordures du massif, la petite nymphe au corps de feu est également un des agrions les plus précoces : on peut observer des adultes à partir du début du mois d’avril. L’espèce recherche toutefois un minimum de végétation aquatique pour se développer. Après l’accouplement, le mâle reste accroché à la femelle tandis qu’elle descend sous l’eau pour insérer ses œufs dans les plantes aquatiques. Comme chez les autres odonates, les adultes ne survivent pas à l’hiver.
Se nourrissant de minuscules invertébrés, les larves mettront un an pour se développer. Lors de la métamorphoser au printemps suivant, les larves grimpent hors de l’eau le long d’une tige, puis l’adulte sort de son enveloppe (exuvie).

Conservation

La petite nymphe au corps de feu n’est pas menacée actuellement en Chartreuse. Cependant comme d’autres espèces aujourd’hui communes, elle est sensible à la destruction (remblais, drainage…) ou à l’aménagement (enrochement, busage…) des mares et fossés en milieu agricole et périurbain. Elle doit être considérée, avec tous les autres odonates, comme indicatrice de milieux aquatiques à préserver.

© crédits textes : Jérôme Bailly