-10 000 ans à aujourd’hui – Holocène

Il y a 15.000 ans, la dernière glaciation, nommée « Würm », prend fin. Très vite, les hommes préhistoriques prennent pied dans le massif, d’abord par des camps de chasse saisonniers motivés par l’attrait d’une faune de montagne abondante, en particulier le bouquetin.

Les évolutions environnementales rapides ainsi que la pression humaine conduisent à la disparition de nombreuses espèces « quaternaires » devenues inadaptées, comme l’ours des cavernes.

Les reliefs n’ont évolué qu’à la marge : les moraines laissées par les glaciers et les versants recouverts d’éboulis sont rapidement masqués par la végétation qui reprend ses droits. Mais ces matériaux liés aux glaciations peuvent influencer sources et implantations des hameaux pour l’homme qui se sédentarise. Pendant ce temps l’érosion suit son cours, et les cours d’eau même modestes, approfondissent leur lit, et font reculer des talus sensibles à l’effritement des roches par gel/dégel : c’est ainsi que, petit à petit, des vertèbres du mosasaure fossile ont été libérées de leur gangue de pierre, 70MA après sa mort, malgré tous les aléas ayant pu occasionner sa destruction !

En 1988, en explorant les réseaux souterrains du massif du Granier, deux spéléologues découvrent un gisement exceptionnel d’ours des cavernes dans la grotte de la Balme à Colomb. L’entrée de la galerie avait été bloquée par un chaos de blocs rocheux issu d’un éboulement. Le nombre important d’ossements s’explique par un site d’hivernage utilisé par de nombreuses générations d’ours durant plusieurs dizaines de milliers d’années.

Certaines grottes/gouffres ont pu servir de pièges pour la faune dont l’étude des restes d’ossements (taphonomie) est d’un grand intérêt pour comprendre sa composition et son évolution dans le massif au cours de la préhistoire. L’une d’elle, non loin de la Balme à Colomb, nous confirme la présence importante du bouquetin des Alpes, qui a disparu du massif avant d’être réintroduit avec succès en 2010/2011.

En 2015, Frédéric Dumont, paléontologue amateur à la recherche de fossiles d’ammonites, fit une découverte exceptionnelle dans un secteur peu accessible : celle de vertèbres de mosasaure, affleurant à peine de la roche. Pour la première fois, dans les Alpes et en Auvergne-Rhône-Alpes, les restes d’un mosasaure étaient découverts, dans un contexte géologique de montagne plissée pourtant peu propice à la conservation et la découverte de tels fossiles !

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