Zygène de Gobert

Zygaena cynarae goberti (Le Charles)

Les Zygènes sont de petits papillons aux ailes allongées, repliées en toit au repos ; les ailes antérieures sont généralement bleues ou vertes, marquées de taches rouges, et les postérieures sont souvent rouges, ou jaunes, bordées de noir. Courant mai, sur les pentes du Mont-Rachais au-dessus de la Tronche, l’une d’elles se fait remarquer par la présence d’un anneau rouge sur le noir de l’abdomen ; c’est une Zygène de Gobert. Espèce, décrite en 1952, elle a été dédiée à Jean Gobert, Conservateur des Eaux et Forêts à Grenoble qui l’a découverte.

Distribution

Si la forme typique de Zygaena cynarae est assez largement répandue en Europe centrale et méridionale, la sous-espèce goberti n’est actuellement connue que des pentes méridionales du Mont Rachais. Endémique stricte (elle n’existe qu’ici), elle présente une très grande valeur patrimoniale.

Ecologie

Bien que diurnes, les zygènes sont apparentés aux papillons de nuit. Leur vol est court et toujours à faible hauteur.
La chenille de la Zygène de Gobert se nourrit exclusivement des feuilles du Peucedan des cerf (Peucedanum cervaria) une plante ombellifère localisée qui ne peut se développer qu’en milieu ouvert. Les œufs, déposés par la femelle sur la végétation, éclosent après 2 à 3 semaines. La chenille s’entoure d’un cocon de soie, dans lequel elle passera l’hiver sous forme de chrysalide avant de se transformer en adulte au printemps suivant.

Conservation

La Zygène de Gobert est très fortement menacée de disparition par celle de son habitat, envahi par les arbres du fait de l’abandon de la fauche et du pâturage sur les parcelles où croît sa plante nourricière. Une restauration des terrains, dans le cadre d’un projet global concernant les prairies sèches du Mont Rachais, est à l’étude actuellement par le Conseil Général de l’Isère et pourrait contribuer à la sauvegarde de cette espèce dont la population a vu son effectif décroître considérablement ces dernières années.