Cordulégastre annelé

Cordulegaster boltonii

Le cordulégastre annelé a remonté le ruisseau d’un vol rapide et direct, nous laissant à peine le temps de l’observer. Après quelques instants cette grosse libellule aux couleurs de guêpe repasse en sens inverse. Maintenant, seuls quelques calopteryx aux reflets métalliques virevoltent comme des papillons, sur ce petit affluent du Guiers.

Distribution

Avec quelques sous-espèces, le cordulegastre annelé occupe la majeure partie de l’Europe occidentale et centrale, jusqu’à la Scandinavie au Nord et l’Afrique du Nord au Sud. En France il est très localisé, voire absent dans quelques départements.

Ecologie

Il vit uniquement dans les ruisseaux et rivières peu profondes, à fond sablonneux et à courant assez marqué, généralement dans des secteurs comportant un minimum de relief. La femelle dépose ses œufs en vol, en projetant l’extrémité de son abdomen dans le sable et la vase des berges. La larve mettra 3 à 4 ans, voire plus de 5 ans en montagne, pour atteindre son développement complet. Comme chez toutes les libellules, elle vit dissimulée au fond de l’eau, se nourrissant d’invertébrés aquatiques.
En Chartreuse, on le trouve de manière très disséminée sur quelques ruisseaux ensoleillés de l’étage montagnard et en plaine sur des affluents des deux Guiers.
Plus rare encore et caractéristique des massifs préalpins calcaires, le cordulegastre bidenté (Cordulegaster bidentata), au corps plus sombre, est observé dans les ruisseaux de pente et suintement tuffeux de Haute Chartreuse et de ses proches bordures .

Conservation

Le cordulegastre annelé (ainsi que le cordulegastre bidenté) ne sont présents que dans les eaux propres. La petite taille des rivières, ruisseaux voire suintements où ils se reproduisent les rends vulnérables aux pollutions et aux aménagement de toute nature.
En Chartreuse, la présence de ces deux espèces relativement rares et indicatrices de milieux aquatiques préservés est à rechercher et à surveiller attentivement.

* ACTION DU PARC : les deux cordulegaster font l’objet d’une veille et de prospection sur les ruisseaux de la Réserve Naturelle des Hauts de Chartreuse.

© crédits textes : Jérôme Bailly