Apollon

Parnassius apollo

Sur les Hauts de Chartreuse, dans cette pelouse rocheuse parcourue par les moutons, vole en planant dans la brise un gros papillon qui, de loin, paraît blanc. Il se pose sur une fleur ; sur ses ailes apparaissent alors quelques gros points noirs et quatre ocelles rouges marquées au centre d’un petit point blanc : c’est l’Apollon.

Distribution

Largement répandu dans les massifs montagneux de l’Eurasie, jusqu’à l’ouest de la Sibérie mais absent des îles britanniques, l’Apollon est, en France, une relique glaciaire exclusivement montagnarde que l’on peut observer généralement entre 1000 et 2500 m, localement un peu plus ou un peu moins haut.

Ecologie

On le rencontre dans les prairies et pelouses rocailleuses, sur les vires rocheuses, les versants ensoleillés où croissent les plantes nourricières de la chenille : les orpins (principalement Sedum album) ou les joubarbes (Sempervivum arachnoideum et S. montanum). La jeune larve, formée à l’automne, hiverne dans l’œuf. Sur le territoire du Parc, ce papillon a été observé à partir de 600 m sur les flancs du Saint-Eynard. Il peut se rencontrer en divers secteurs de Haute Chartreuse : Charmant Som, Sûre, Outheran, Granier…, mais il reste chaque fois très localisé.

Conservation

Présent autrefois sur toutes les montagnes françaises, il a disparu des Vosges, du Forez, du Vivarais et du Causse Noir au cours des vingt-cinq dernières années. Un déclin massif est également observé dans le Jura. Bien présent dans les Alpes et localement abondant, il est encore commun dans certains endroits du Vercors, mais bien moins fréquent en Chartreuse. La conservation des pelouses et prairies de montagne, un pâturage modéré, semble le principal moyen de préserver les populations.

Statut : espèce protégée

*Action Parc : un programme de recherche génétique va être mené en 2018 et 2019 pour mieux connaître les différences entre diverses populations de la région AURA et évaluer les échanges possibles entre elles.
crédit photo : LPO